L’impuissance des politiques face aux marchés financiers conduit des citoyens, aux quatre coins du monde, à occuper l’espace public pour proclamer la possibilité d’un monde plus équitable. C’est dans ce climat que le Forum mondial de l’économie responsable se déroule du 15 au 17 novembre à Lille.
« Oser la richesse », le credo de la 5ème édition du World Forum Lille
Depuis plusieurs mois, l’impuissance des politiques face aux marchés financiers conduit des citoyens, aux quatre coins du monde, à occuper l’espace public pour proclamer la possibilité d’un monde plus équitable. C’est dans ce climat d’indignation que le Forum mondial de l’économie responsable se déroule du 15 au 17 novembre au Grand palais de Lille.
Oser la richesse ! Le titre de la cinquième édition du Forum mondial de l’économie responsable (World Forum de Lille) se veut volontairement provocateur mais profondément humaniste. Tout le contraire de la cupidité débridée de certains acteurs de la finance explique Philipe Vasseur, le président et fondateur du World Forum de Lille. « Le monde a besoin de richesses, mais la finance ne doit pas être une fin en soi. Son véritable rôle est de financer des activités aux services des hommes. »
Sobriété versus abondance
En peu d’années, la menace d’une crise financière mondiale a fait place à une crise de la dette des États. Et les plans d’austérité qui en découlent, menacent de fragiliser d’une grande frange de la population. Dans un article publié sur Green et Vert, l’économiste Benoit Forin s’interroge sur les conséquences socio-économiques à long terme de la crise de la dette. Il imagine « un mode de vie revisité, plus sobre et plus proche des rythmes naturels, ceux du corps, ceux des saisons. L’échange non-marchand y tiendra certainement une place accrue, à la fois faute de moyens financiers pour certains, et de motivation à s’enrichir pour les autres. » Le concept de la « sobriété heureuse » a également été développé par Pierre Rhabi, pionnier de l’agriculture écologique et président-fondateur du Mouvement Colibris pour la Terre et l'Humanisme.
Philippe Vasseur souligne que la sobriété ne s’oppose pas au désir de créer de la richesse. « On peut viser davantage de richesse mais dans le même temps militer pour moins de gaspillage, moins de gâchis et un meilleur partage.» L’ancien Ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, s’oppose à l’inverse au concept de décroissance. « Dans un monde de 7 milliards d’habitants nous avons besoin de résoudre la pauvreté et d’atténuer les inégalités. » D’où la nécessité de «mettre en avant les bonnes pratiques des entreprises démontrant que celles-ci peuvent être prospères et responsables. Si ces derniers mois, on parle beaucoup de la notation du triple A, Philipe Vasseur préconise de mettre en place la notation triple P (PPP) à destination des entreprises qui génèrent des Profits dans le plus grand respect des Populations et de la Planète.
Green Business : fer de lance de la croissance économique ?
Pour lutter contre la pauvreté, Thierry Téné, le co-fondateur de l’Institut Afrique RSE préconise de «réduire les coûts sociaux en réduisant les coûts environnementaux.» Autrement dit, en cette période de tourmente économique, l’économie verte est une opportunité pour réinventer une politique industrielle. D’ailleurs, «avec une population mondiale de 9 milliards d’individus vers 2040, certaines pratiques agricoles peuvent appauvrir les terres. D’où la nécessité de développer des modes de production adaptés à la fulgurante croissance démographique »souligne Monsieur Vasseur.
Preuve qu'au-delà du secteur agroalimentaire le green business a le vent en poupe, selon un rapport du Worldwatch Institute publié en juillet 2011, la Chine prévoit dès 2020 la création de 4,5 millions « d'emplois verts » dans les secteurs de l'exploitation forestière, de l'énergie et du transport. Parallèlement la Chine, pionnière de l’économie circulaire, prévoit de satisfaire 15% de sa consommation énergétique par des énergies renouvelables. Côté Européen, avec son vaste chantier baptisé Europe 2020, l'Union européenne souhaite également mettre en avant des solutions pratiques et opérationnelles pour soutenir l'innovation et la croissance verte.
Plus d’infos: worldforum-lille.org
Les autres articles du World Forum Lille 2011 :
Après un départ timide, l’Amérique latine rattrape son retard en matière de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). C’est ce que révèle l’étude El Estado de la RSE en América Latina 2011 réalisée par le Forum Empresa.
Le développement durable est partout. Par la force des choses, certains investisseurs donnent une importance accrue aux critères extra-financiers dans leur stratégie. D’autant plus à une époque où argent rime souvent avec dette ou faillite.
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Vinod Kumar est depuis février 2011 le PDG de Tata Communications. Son entreprise investit dans des technologies de communication innovantes, tout en misant sur la responsabilité sociale.
En France, les usines ferment les unes après les autres. Dans les pays les moins avancés, les entreprises solidaires poussent comme des champignons. Dans le cadre du World Forum de Lille, nous sommes allés à la rencontre de trois entrepreneurs engagés pour qui le profit se conjugue avec l’innovation sociétale et la transmission de savoir.
Depuis son lancement en 2007, Le Forum mondial de l’Économie, réunit à Lilles la crème des entrepreneurs responsables et experts en RSE. La cinquième édition se déroule du 15 au 17 novembre, Green et Vert vous dévoile les rencontres à ne pas manquer.