Le gouvernement brésilien mène actuellement des études pour construire des usines hydroélectriques dans au moins 7 pays d’Amérique latine. En attendant les avis de ces derniers…
Volonté d’exploiter au maximum le potentiel hydroélectrique de l’Amérique latine
Le gouvernement brésilien mène actuellement des études pour construire des usines hydroélectriques dans au moins 7 pays d’Amérique latine. En attendant les avis de ces derniers...
Ces projets serviront à répondre à une demande énergétique en forte croissance dans la région, résultant de l’expansion économique continue actuelle. Mais, dans certains cas, ils doivent faire face à une résistance locale d’écologistes et d’intellectuels qui critiquent ce qu’ils considèrent comme un "impérialisme" brésilien.
Les usines, qui génèreraient près de 12 000 MW (Itaipu, la seconde plus grande centrale hydroélectrique du monde, située sur le fleuve Parana, produit 14 000 MW), seraient construites en partenariat avec des entreprises locales et serviraient également à fournir le marché brésilien.
Résistance
Lancé cette année, le Plan Décennal d’Expansion Énergétique brésilien dévoile des projets de centrales au Pérou (pas moins de 6 usines pour un total de 7 000 MW et 15 milliards de $), en Bolivie, en Guyane et en Argentine. En juin cependant, le Pérou a annulé la licence provisoire d’un consortium brésilien qui devait construire la première centrale, sur le fleuve Inambari.
La décision a fait suite à des manifestations hostiles dans l’État de Puno. Selon les opposants au projet, les usines bénéficieraient beaucoup plus au Brésil qu’au Pérou, le pays andin devant assumer seul le préjudice environnemental des travaux. Pour Sinval Gama, chef des opérations internationales de la compagnie brésilienne d’électricité Eletrobrás, "chaque pays est souverain, c’est aux investisseurs de s’adapter aux règles".
En Bolivie, Eletrobrás souhaite implanter une centrale hydroélectrique de 800 MW à Cachoeira Esperança. En Guyane, elle produirait 1500 MW, les études estimant le potentiel total du pays à 8.000 MW. Des négociations sont également en cours pour des investissements au Surinam, en Guyane française et au Nicaragua.
Pas de précipitation
Pour Sinval Gama, le déficit énergétique de l’Amérique latine favorise à long terme les plans d’expansion de la compagnie brésilienne, mais peut amener à des décisions erronées à court terme ; comme par exemple celle de construire des usines thermiques qui sont opérationnelles plus rapidement :
La solution pour une matrice énergétique propre et renouvelable ne peut pas être à court terme.
Il est vrai que la construction d’une centrale hydroélectrique exige une série d’études et de licences qui prennent au minimum 10 ans.
Le Brésil souhaite réellement éviter que ses investissements en terres voisines soient mal perçus par les populations locales, comme si ils reflétaient une sorte d’"impérialisme brésilien " dans la région. D’où une volonté politique de lier des projets sociaux à la sphère purement économique des investissements, et un discours de la diplomatie brésilienne insistant sur le côté "gagnant-gagnant" de ces projets.