Alors que la durabilité et l’économie circulaire deviennent des enjeux majeurs, le secteur de l’automobile fait face à une problématique grandissante : l’émergence des voitures électriques conçues pour être irréparables.
Les voitures électriques sont-elles des « voitures jetables » ?
Des pratiques de fabrication des voitures électriques controversées
Les constructeurs automobiles, comme Tesla, adoptent des techniques de production de leurs voitures électriques économiques mais problématiques, telles que le giga-casting. Cette méthode, qui consiste à fabriquer de grandes parties du véhicule en un seul bloc, complique significativement les réparations. Simultanément, la tendance à utiliser des batteries intégrées non remplaçables accentue le problème, faisant de toute réparation une tâche coûteuse, voire impossible. Laetitia Vasseur, cofondatrice de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), souligne que « si rien ne change, nous allons tout droit vers des voitures jetables en 2044 ».
Les avancées technologiques, bien qu’innovatrices, exacerbent le problème de non-réparabilité. Les véhicules connectés rencontrent des problèmes similaires aux smartphones, avec des risques d'obsolescence logicielle et une accessibilité limitée aux pièces de rechange. Ces éléments rendent les voitures électriques moins attrayantes du point de vue de la durabilité et de la maintenance à long terme.
Les réponses législatives et la mobilisation civique
Face à ces défis, des initiatives comme celle de HOP militent pour l’adoption de normes strictes de réparabilité des voitures électriques à l’échelle européenne. Le rapport de HOP propose des mesures telles que l’établissement de garanties de réparabilité pour les batteries et la promotion des pièces détachées issues de l’économie circulaire. Et ce même si ces batteries pourraient bientôt être recyclées plus aisément.
Ces efforts visent à sensibiliser et à mobiliser le grand public ainsi que les décideurs politiques, surtout à l'approche des élections européennes, où la réparabilité des voitures électriques pourrait devenir un sujet de législation prioritaire.