L'industrie automobile vit une transformation radicale avec l'émergence de technologies propres, au cœur desquelles les voitures électriques tiennent une place de choix. Cependant, leur impact environnemental, notamment lié au recyclage des batteries et à l'extraction de matériaux critiques nécessaires à leur fabrication, suscite des débats. Une équipe de chercheurs allemands pourrait bien avoir trouvé la solution pour rendre ces batteries plus écologiques et moins dépendantes des ressources naturelles rares.
Le recyclage des batteries est en bonne voie
Les batteries de voitures électriques, longtemps pointées du doigt pour leur empreinte écologique, pourraient bientôt voir leur réputation blanchie grâce à une percée scientifique allemande. Le projet DiLiRec, mené par EAS Batteries, explore deux méthodes novatrices de recyclage des cellules LFP (lithium-fer-phosphate), exemptes de cobalt, promettant une réduction significative de la demande en matières premières. Michael Deutmeyer, directeur d'EAS Batteries, souligne l'importance de ces avancées : « La réintroduction des batteries lithium-ion usagées dans le cycle est une condition préalable fondamentale à la poursuite du développement de l'électromobilité. »
Ces méthodes, encore à l'essai, visent à séparer et/ou à transformer les composants chimiques des batteries pour permettre leur réutilisation. Ces procédés permettraient non seulement de préserver l'environnement, en réduisant la demande de matériaux critiques, mais aussi de baisser les coûts de production des voitures électriques, ce qui pourrait rendre l'électromobilité plus accessible.
L'enjeu des matériaux critiques et l'impact écologique des voitures électriques
Au-delà du recyclage, la question des matériaux critiques utilisés dans la production des batteries de voitures électriques demeure préoccupante. L'extraction de ces ressources, essentielles, mais limitées, pose un défi majeur en termes d'impact environnemental, de mode d'extraction plus que critiquables (au Congo par exemple ou en Chine) et de dépendance géopolitique.
L'impact écologique des voitures électriques fait aussi l'objet d'une attention accrue, bien que ces véhicules soient salués pour leur faible émission de CO2, qui est 2 à 3 fois moindre à l'usage que celle d'une voiture thermique, comme le rappelle l'Ademe. Pour compenser cette « dette » initiale environnementale, une voiture électrique doit parcourir à minima 90 000 km. Avec l'interdiction prochaine des véhicules thermiques neufs en Europe d'ici à 2035, l'innovation dans le recyclage des batteries devient un enjeu majeur. Les efforts de recyclage des batteries, illustrés par le projet DiLiRec et d'autres partenariats stratégiques entre industriels, tel que celui entre Orano et Stellantis, pourraient ainsi marquer un tournant vers une électromobilité plus durable.