La Maison Blanche prend un tournant décisif en faveur de l'environnement. Les fonctionnaires fédéraux sont désormais encouragés à opter pour des voitures électriques pour leurs déplacements officiels. Ce geste, bien plus qu'une simple mesure administrative, symbolise une rupture claire avec la politique de l'ancien président Donald Trump. Joe Biden souhaite accélérer le passage à l'électromobilité et désire que les fonctionnaires fédéraux montrent l'exemple.
Fonctionnaires fédéraux, porte-drapeaux de la voiture électrique aux États-Unis
La Maison-Blanche a clairement exprimé sa volonté de promouvoir un modèle de transport plus durable. En effet, Joe Biden, au travers d'une nouvelle directive, a imposé à l'administration fédérale l'utilisation de voitures électriques lorsque leur coût est égal ou inférieur à celui des véhicules à combustion. Cette directive concerne les déplacements tant au niveau national qu'international de moins de 400 km. L'impact potentiel de cette mesure est colossal : l'administration américaine dépense environ 2,8 milliards de dollars par an pour les voyages de ses fonctionnaires, avec plus de 2,8 millions de vols et 2,3 millions de véhicules loués en 2022. La communication officielle de la Maison-Blanche souligne que cette initiative vise à « préconiser l'utilisation de moyens de transport durables pour les déplacements officiels » et à « lutter contre la crise climatique ».
Les mots de Joe Biden sont clairs à ce sujet : « Cela confirme mes convictions. Je veux donner l'exemple, et cela passe aussi par les déplacements des membres du gouvernement. » Pour rappel, le gouvernement américain est le premier employeur du pays. Ainsi, selon la communication officielle de la Maison-Blanche, l'objectif derrière cette nouvelle directive est double : économiser l'argent des contribuables et lutter contre la crise climatique. Les fonctionnaires sont également encouragés à opter pour des options électriques pour les taxis et à utiliser les transports publics pour les déplacements locaux.
Une transition vers l'électromobilité jusqu'à présent timide
Cependant, l'ambition de Biden pour une Amérique électrifiée rencontre des résistances significatives. En novembre 2023, plus de 4 000 concessionnaires automobiles américains ont signé une pétition demandant au président de reconsidérer ses objectifs, jugés irréalistes. Le plan de Biden sur la voiture électrique vise à ce que plus de la moitié des véhicules vendus soient électriques (60 %) en 2030 (67 % en 2032). Les concessionnaires américains avaient argué que les véhicules électriques restent plus onéreux et difficiles à vendre, et qu'ils s'accumulaient dans les halls d'exposition, montrant ainsi un certain désintérêt des consommateurs américains. En effet, malgré une économie robuste, les États-Unis traînent derrière l'Europe et la Chine en termes d'adoption des véhicules électriques.
L'ancien président Donald Trump, dans sa course à la présidentielle de 2024 (novembre), avait lui aussi critiqué la politique de Biden et promis de renverser l'ensemble de ses mesures s'il revenait au pouvoir. Pour Donald Trump, la politique de Biden avantage le Canada et le Mexique au détriment de l'industrie américaine et des consommateurs. Il soulignait également que contrairement à certaines politiques européennes (interdiction en 2035), les États-Unis n'ont pas l'intention d'interdire complètement les voitures thermiques dans un avenir proche. Cependant, il mettait en garde que l'industrie automobile américaine pourrait se trouver isolée si elle négligeait le marché des véhicules à combustion. Avec le passage de cette nouvelle directive, l'administration Biden marque une rupture nette avec son prédécesseur et démontre sa détermination dans sa quête d'un avenir plus durable. Les agences fédérales américaines ont reçu un délai de 120 jours pour informer l'Office of Management and Budget et le White House Council on Environmental Quality de leurs plans pour appliquer cette nouvelle politique.