Les manifestants ont à nouveau fait reculer les autorités chinoises. Cette fois ci à Ningbo, dans la province du Zhejiang, où Sinopec souhaitait agrandir une usine pour produire un composé chimique très polluant.
Victoire pour les environnementalistes à Ningbo
Par Stacy Aubenas
Publié le 8 novembre 2012 à 0 h 45
Les manifestants ont à nouveau fait reculer les autorités chinoises. Cette fois ci à Ningbo, dans la province du Zhejiang, où Sinopec souhaitait agrandir une usine pour produire un composé chimique très polluant.
Une révision des plans de développement industriel
Les observateurs de la Chine se réjouissent : c’est un début de tendance qu’on peut constater. Après Shifang et Dalian, Ningbo est en effet la troisième ville à revoir ses plans de développement industriel devant l’opposition des résidents. La ville avait donné sa bénédiction à Sinopec pour que le géant de la pétrochimie érige une unité de production de para xylène. Le composé chimique qui entre dans la fabrication du plastique nécessite un procédé de production très polluant.
Des manifestations pour réclamer l'arrêt du projet
Les manifestations ont commencé le 24 octobre quand 200 habitants du quartier de l’usine ont bloqué les routes et fait signer des pétitions au public. La rumeur s’est répandue sur les réseaux sociaux et c’est plus de 1000 manifestants qui se sont rendus devant les bâtiments du gouvernement local les derniers jours d’octobre, pour réclamer l’arrêt du projet. Ils ont été entendus, et la mairie a garanti que le projet était définitivement annulé.
Selon Ma Jun, directeur d’une ONG basée à Pékin, c’est un bon signe. « La façon de procéder opaque pendant les 30 dernières années a garanti une progression économique galopante. Les projets étaient décidés dans le secret, au détriment de la qualité de vie et même parfois de la santé des populations rurales surtout. Désormais, les règles du jeu ont changé. J’espère que la nouvelle administration va prendre en compte la nouvelle donne et mettre en place un processus de décision plus transparent ».
En effet la nouvelle administration qui va être nommée pendant le grand congrès commençant le 8 novembre à Pékin n’est pas seulement attendue au chapitre économique. Les chinois souhaitent que la problématique du développement durable soit abordée de manière sincère et efficace.