La Fashion Week de Paris débute aujourd’hui avec le lancement de la collection hommes. L’occasion de s’interroger sur la composition de nos textiles et de revenir sur la dernière campagne (détox) de Greenpeace qui a fait grand bruit.
Vêtements toxiques : les précautions à prendre
La Fashion Week de Paris débute aujourd'hui avec le lancement de la collection hommes. L'occasion de s'interroger sur la composition de nos textiles et de revenir sur la dernière campagne (détox) de Greenpeace qui a fait grand bruit. Visant à dénoncer l’utilisation de produits toxiques dans l’industrie textile, l’ONG est allée faire du shopping et a analysé 141 échantillons de 20 grandes marques de vêtements (présentes dans 29 pays). Verdict : 2/3 des échantillons analysés contenaient des traces résiduelles ou des concentrations assez importantes de produits chimiques.
Pourquoi certains vêtements sont-ils toxiques ?
Dans l’industrie textile, on utilise dans les chaines de productions certaines substances toxiques afin de rendre les tissus imperméables, anti-tâches, afin de les colorer ou encore de les floquer. Ces molécules chimiques artificielles produites par l’homme sont très nocives pour notre santé mais aussi pour l’environnement.
Parmi les substances chimiques les plus connues et les plus utilisées dans les chaines de production textile, on retrouve :
Nonylphénol : Utilisé dans certains détergents, le nonylphénol est un perturbateur endocrinien. Avec son activité oestrogène, le nonylphénol imite les hormones sexuelles (on a réalisé un test avec des poissons et il ont changé de sexe). Le lavage des vêtements (avant de les porter) permet de l’éliminer sauf que les molécules sont ensuite rejetées dans les eaux grises, donc polluent les cours d’eau, les plantes, les algues et les poissons.
Les Phtalates : Ils sont cancérigènes et peuvent provoquer des baisses de fertilité chez les hommes, mais aussi des malformations des foetus.
Colorants azoïques : On les retrouve dans les vêtements très colorés, ils sont trés toxiques, mutagènes et cancérigènes.
Ce qui est dangereux, c’est surtout la toxicité chronique. En étant en contact avec ces différentes substances chimiques, l’homme s’expose à un réel risque au quotidien : allergies, malformation congénitale, diabète type II, dérèglement hormonal, obésité, cancers… la liste est malheureusement longue.
Les précautions à prendre
- Il faut privilégier les fibres naturelles par rapport aux fibres artificielles, et donc acheter des vêtements écologiques.
- Il faut éviter les vêtements avec des motifs floqués (trop de phtalates),
- Il ne faut pas acheter ni porter des vêtements aux coloris vifs (genre fluo, tissus très colorés),
- Enfin, il faut toujours laver les vêtements avant de les porter.
Bref, il faut être très vigilants car certains vêtements achetés dans les enseignes de « fast fashion » (genre Zara, Puma, Adidas) sont imprégnés de substances toxiques. A chaque lavage, ce sont 80 % de ces substances qui se retrouvent dans les eaux usées. L’ONG Greenpeace, par son action « detox our future » a mis en évidence qu’il y a un usage généralisé de ces substances dans l’industrie textile. Cela est toxique pour ceux qui portent les vêtements, mais aussi pour ceux qui les fabriquent et ceux qui vivent à côté des industries textiles. Dans certains pays de production (Chine, Bangladesh, Mexique), les normes environnementales sont encore trop laxistes, c’est donc aux grandes marques de faire pression sur les chaines de production. Et à nous, consomm’acteurs, de faire pression sur les grandes marques et de changer nos habitudes de consommation…
Marie-France Farré