Un groupe international de scientifiques a découvert un mécanisme d’hybridation donnant naissance à des espèces de palétuviers rouges qui pourraient s’avérer essentiels pour la préservation des écosystèmes.
de nouvelles espèces de palétuviers pour sauver la mangrove
Un groupe international de scientifiques a découvert un mécanisme d’hybridation donnant naissance à des espèces de palétuviers rouges qui pourraient s’avérer essentiels pour la préservation des écosystèmes. La Journée Internationale de la Défense de la Mangrove, célébrée le 26 juillet, vient rappeler chaque année le rôle crucial des littoraux tant au niveau de la biodiversité que de la lutte contre le réchauffement.
En étudiant comment créer de nouvelles espèces de palétuviers dans les mangroves de Colombie, du Venezuela et du Panama, les chercheurs de ce groupe de travail international espèrent pouvoir faciliter leur conservation. Venus d’Espagne, des États-Unis et d’Amérique latine, ils participeront durant trois ans à un projet mené conjointement par le Conseil Supérieur de Recherche Scientifique (CSIC) d’Espagne et le Smithsonian Tropical Research Institute, basé au Panamá. L’initiative est financée par la fondation BBVA et le secrétariat panaméen aux sciences, à la Technologie et à l’Innovation.
La mangrove est un écosystème complexe qui se développe dans les eaux saumâtres du littoral des régions chaudes, dans la zone de balancement des marées. Elle occupe les 3/4 des zones côtières intertropicales et couvre environ 150 000 km² à travers le monde. Grâce notamment à leurs racines aériennes, les palétuviers ont su s’adapter à l’eau salée et à la très faible oxygénation des sols, essentiellement constitués de vase. Chaque espèce colonise un type de sol différent, plus ou moins proche de la mer, en fonction de sa tolérance au sel.
Après avoir étudié deux espèces de palétuviers rouges, Rhizophora mangle et Rhizophora racemosa, vivant aux deux extrémités des concentrations de sel, les experts ont découvert la présence de palétuviers hybrides entre ces zones, adaptés à des conditions intermédiaires. Selon eux, il ne s’agit pas d’hybrides stériles, mais bien de nouvelles espèces potentielles qui pourraient contribuer à la préservation de la mangrove.
Les mangroves jouent un rôle essentiel dans l’économie de plus d’une centaine de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, et constituent d’importants réservoirs de biodiversité en hébergeant quantité d’espèces d’oiseaux, de poissons, de crustacés et de mollusques. Elles forment également de véritables barrières capables de protéger les côtes contre les vagues et les vents violents des tempêtes tropicales. En fixant les alluvions provenant de l’intérieur des terres, les mangroves permettent aussi de stabiliser les sols et d’empêcher leur érosion.
Ce sont les écosystèmes les plus productifs en biomasse de notre planète, chaque hectare de mangrove pouvant stocker 17 tonnes de CO2 par hectare et par an, contre seulement 1 tonne pour 1 hectare de forêt vierge amazonienne. Pourtant, ces forêts marines disparaissent quatre fois plus vite que les forêts terrestres. Dans le Golfe du Mexique, la mangrove fait partie des milieux les plus touchés par la marée noire.
En essayant de mieux comprendre les mécanismes qui régissent ces écosystèmes, les scientifiques espèrent qu’ils pourront assurer leur préservation.