Le Brésil est le seul pays au monde à contrôler systématiquement la déforestation de ses sols via satellite.
va exporter son système de surveillance des forêts
Le Brésil est le seul pays au monde à contrôler systématiquement la déforestation de ses sols via satellite.
Les statistiques sur la déforestation de l'Amazonie sont à la fois motif de honte et de fierté pour le Brésil. Fierté technologique grâce à son système de surveillance ultramoderne mis en place il y a 20 ans déjà et qui va être désormais exporté vers d'autres pays tropicaux.
Grâce à des partenariats avec l'Agence de Coopération Internationale du Japon (Jaica), l'Organisation du Traité de Coopération Amazonienne (OTCA) et la FAO, le Brésil va former 350 techniciens en contrôle à distance durant les 3 prochaines années. Originaires de pays d'Afrique et d'Amérique du Sud, ils apprendront à utiliser le logiciel gratuit TerraAmazon de monitorage des forêts utilisé pour l'Amazonie, afin d'être 'autosuffisants' dans le contrôle de leurs propres forêts. Le premier cours, d'une durée de 2 semaines, aura lieu à la fin du mois et recevra 12 techniciens venus du Pérou, de l'Équateur, du Guatemala et de la Colombie.
La méthode consiste à savoir interpréter les données fournies par le logiciel, en fonction des types de végétation et d'occupation du terrain.
Le logiciel fonctionne un peu comme un correcteur d'orthographe qui souligne un terme erroné mais ne réussit pas juger du sens de la phrase. C'est pourquoi le technicien doit se forger une expérience capable d'interpréter ce qui apparaît sur les images.
Grâce au système Prodes mis en place en 1988, et basé sur les images du satellite Landsat-5, le taux annuel de déforestation de l'Amazonie a fortement diminué.
Depuis 2004, le contrôle s'est renforcé avec les images du satellite Terra qui, même si elles ont une résolution inférieure, possèdent une fréquence de passage plus élevée à un même endroit (tous les 2 jours au lieu de 16 jours). Ceci permet de se rapprocher d'une information en temps réel. George Porto Ferreira affirme.
Quand il n'y avait que Prodes, on agissait en fonction de données passées. On ne pouvait que constater la déforestation. Maintenant on peut arriver sur le lieu du 'crime' et appréhender le gars tronçonneuse à la main.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Depuis 2004, les amendes ont été multipliées par 4 pour atteindre 2,5 milliards de R$ aujourd'hui, soit plus d'un milliard d'euros.
En 2008, un nouveau système a été lancé : Degrad. Basé sur les mêmes images que Prodes, il possède la faculté d'identifier plus facilement des aires précurseurs de dégradation comme les chemins d'accès clandestins ouverts dans la forêt.
L'alliance de ces 3 systèmes forme un 'véritable outil de citoyenneté qui permet de faire pression politiquement' comme l'affirme Mauro Armelin du Programme d'Appui au Développement Durable de WWF Brésil.