Des médecins américains ont recours à des gaz anesthésiques qui permettent de soigner les patients tout en limitant la production de gaz à effet de serre.
Les chirurgiens préfèrent prévenir que guérir la planète
Des médecins américains ont recours à des gaz anesthésiques qui permettent de soigner les patients tout en limitant la production de gaz à effet de serre.
Suite à une chirurgie, les gaz anesthésiques sont rejetés dans l’atmosphère par les conduits d’aération. Difficilement biodégradables, ils accentuent la destruction de la couche d’ozone et favorisent l’effet de serre en association avec le CO2.
Or, l’état de santé d’une communauté dépend de la qualité des soins qui lui sont prodigués mais aussi de la santé de la planète. Les médecins américains l’ont bien compris : des recherches expérimentales sont effectuées pour définir les agents anesthésiques minimisant les dommages sur l’environnement.
Suzan Ryan un professeur d’anesthésiologie, co-auteur d’un article paru ce mois-ci dans la revue savante Anesthesia et Anelgesia, a analysé trois gaz pour inhalation les plus couramment utilisés dans les salles d’opération d’Europe et d’Amérique du Nord. Selon les résultats, le sévoflurane – populaire chez les praticiens car il n’altère pas la respiration des patients – est la molécule qui limite le plus les méfaits du CO2. Le desflurane en revanche est l’éther halogéné qui émet le plus d’émission de dioxyde de carbone, en plus de sa tendance à irriter les malades.
Si tous les médecins exerçant dans un hôpital de taille moyenne utilisaient le sévoflurane,l’augmentation du volume de l’empreinte carbone serait équivalente à celle causée par 100 voitures. À l’inverse, si ces mêmes docteurs choisissaient l'anesthésique le plus dommageable pour l'environnement, la quantité de dioxyde de carbone produite serait12 fois plus élevée que dans le premier cas ; ce qui correspond à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre engendrée par 1 200 voitures.
Ceci étant, comme le rappelle Susan Ryan,
la sécurité des patients prime avant tout.
Si l’argument écologique peut convaincre les médecins d’utiliser certains agents anesthésiques plutôt que d’autres, un praticien doit choisir prioritairement la molécule la mieux adaptée à son patient au risque de causer quelques préjudices environnementaux.