Se lever chaque matin avec le mince espoir de tenir debout malgré la sécheresse est le difficile défi auquel doivent faire face les agriculteurs de l’Oahu, une île du centre de l’archipel d’Hawaï.
les agriculteurs hawaïens frappés par la sécheresse
Se lever chaque matin avec le mince espoir de tenir debout malgré la sécheresse est le difficile défi auquel doivent faire face les agriculteurs de l’Oahu, une île du centre de l'archipel d'Hawaï.
En avril 2008, l’État d’Hawaï était durement touché par la sécheresse. Cet été, l’histoire se répète. La ville de Lahaina a rarement aussi bien portée son nom : 'Soleil cruel'. Il frappe la quasi-totalité de l’archipel et ne cesse d’aggraver la pénurie d’eau ; véritable fléau pour le secteur agricole.
C’est notamment le cas dans l’Oahu, la troisième plus grande île de l’archipel. Et plus particulièrement l'extrémité orientale de la région qui est assujettie à des niveaux d’eau très bas. Faute de pluie, les ruisseaux, les fossés d'irrigation ainsi que les réservoirs d’eau se dessèchent, et les nappes phréatiques s'épuisent. Impuissants, les agriculteurs de l’île sont confrontés à de très mauvaises récoltes et à une baisse des rendements.
Malgré sa notoriété et l’étendue de ses terres cultivables, la ferme organique Kahumana, située dans la ville de Waianae, n’est pas épargnée par ce cataclysme climatique. Les fruits et les légumes destinés à la préparation des mets du café-restaurant de l’exploitation ainsi qu’à l’approvisionnement des particuliers, des magasins bios et des restaurants de la région peinent à pousser. La quantité de mangues récoltée ne représente qu’un tiers de celle produite habituellement. L’année est si mauvaise que pour la première fois depuis longtemps Kahumana est contrainte de fermer les samedis son stand sur le marché agricole.
Les clients qui affluent normalement au café-restaurant de la ferme à l’heure du déjeuner et du dîner se font rares ces derniers temps. Et pour cause : les quelques fruits qui parviennent à jaillir des terres arides sont secs et insipides. Alors, comme tant d’autres exploitants de la région, Robert Zuckerman constate avec amertume les dommages causés par la sécheresse.
Si les fruits ne reçoivent pas suffisamment d'eau, la pulpe s’assèche. Et les consommateurs sont privés du jus intérieur des fruits.
La situation socio-économique des fermiers hawaïens devient préoccupante. Pour joindre les deux bouts ces derniers sont contraints d’augmenter les prix des produits, réduisant ainsi la marge de profit des marchés agricoles ainsi que le pouvoir d’achat des clients. Desiree Hiruoka, le propriétaire du marché paysan de la ville, est particulièrement inquiet pour l’avenir.
Cette sécheresse m’effraie. Notre marché à besoin des vendeurs pour exister, et les clients comptent sur les vendeurs pour se ravitailler en produits frais.