Alors qu’une véritable prise de conscience semble s’étendre à toute l’Asie, Taiwan est le premier territoire du continent à interdire le shark finning.
Une loi contre le shark finning
Alors qu’une véritable prise de conscience semble s’étendre à toute l’Asie, Taiwan est le premier territoire du continent à interdire le shark finning. Alliée aux décisions de ne plus vendre la soupe aux ailerons de plusieurs hôtels, cette mesure devrait permettre à terme d’éliminer cette pratique cruelle de l’île.
A l'heure du nouvel an chinois, les mesures contre le shark finning n’en finissent pas de faire la une des journaux asiatiques. Bonne nouvelle pour les requins des océans du monde entier, qui sont des millions à être rejetés des bateaux ... sans leurs ailerons. Ils meurent à petit feu au fond des océans.
Lutter contre le shark finning à la source
Pourquoi? Parce qu’il est plus économique pour les pêcheurs de procéder ainsi. Plus d’ailerons peuvent être ramenés au port. Des ailerons qui se vendent à prix d’or, contrairement au reste de la chair de ces animaux. Mais Taiwan, le premier sur le continent asiatique, a publié fin janvier un règlement interdisant cette pratique cruelle. Tsay Tzu-yaw, vice président de l’office des pêcheries, explique l’esprit de cette mesure :
Pour supprimer le shark finning, nous devons commencer par la chaîne d’approvisionnement, c’est-à-dire les pêcheurs. Il faut les impressionner par la sévérité de la loi afin qu’ils y obéissent.
Cette mesure s’associe à une véritable vague de décisions pan-asiatique, côté consommateurs, pour endiguer la consommation de soupe aux ailerons de requins. Ce mets, qui se vend très cher, est un ‘must’ dans les dîner d’affaires et les repas de mariage, célébrés dans les hôtels de toute l’Asie. Plusieurs chaînes de grands hôtels tels que Peninsula, Shangri-La, etc… ont retiré la soupe de leurs menus. Hong-Kong, Singapour et maintenant Taiwan vont dans le sens de la préservation de la biodiversité marine. Reste maintenant à convaincre les chinois de république populaire, qui sont les plus grands consommateurs.
Un frein à la pêche des requins
L’exemple de Taiwan les inspirera peut-être. En tous cas, les ONG environnementales de l’île (encore?) rebelle applaudissent sincèrement cette série de mesures publiques et privées. Chen Yu-min, président de la société pour l’environnement et les animaux, est de ceux-là:
Ces actions aident à définir quel type de pays est Taiwan. En tous cas, c’est très bien que ces mesures aient été lancées à la veille du nouvel an, période pendant laquelle la consommation d’ailerons de requin devrait exploser.
Si Taiwan arrive à éradiquer la pratique du shark finning, ce ne sera pas seulement une victoire symbolique, potentiellement apte à déclencher des mesures similaires chez le géant du continent. Dans une étude du Pew Environment Group conduite en 2011, Taiwan représentait 5,8% des prises de requins au niveau mondial sur l'année. Des prises presque exclusivement destinées à la consommation de la fameuse soupe aux ailerons…