Pas toujours facile d’être vert, surtout pour une petite grenouille dont l’habitat est convoité par les promoteurs. Une espèce en danger pourrait néanmoins gagner la bataille, grâce à un rapport qui conseille au gouvernement d’interdire le développement immobilier.
Une grenouille contre les promoteurs immobiliers
Pas toujours facile d’être vert, surtout pour une petite grenouille dont l’habitat est convoité par les promoteurs. Une espèce en danger pourrait néanmoins gagner la bataille, grâce à un rapport qui conseille au gouvernement d’interdire le développement immobilier.
Polémique à Melbourne entre experts en environnement et développeurs urbains autour d’une grenouille... La ville se développe plus vite que les infrastructures actuelles, repoussant les limites de ses banlieues jusqu’à l’habitat de cette espèce endémique (Litoria raniformis) en voie de disparition. Le gouvernement envisage de suivre les conseils d’un rapport d’agence gouvernementale sur l’environnement et d’interdire tout développement immobilier dans ces zones. En 2002, elles avaient pourtant été déclarées habitables, et vendues en parcelles.
Les propriétaires actuels risquent donc de payer les frais de ce geste environnemental. Certains d’entre eux pourraient perdre 40% de leurs propriétés et des milliers de dollars dans la bataille. Ce n’est pas tant qu’ils ne souhaitent pas protéger l’environnement, c’est la manière dont le gouvernement prévoit de procéder qu’ils rejettent. Pour eux, c’est une mesure à la charge de la communauté entière, et le gouvernement devrait racheter les terrains, au lieu de léser les acheteurs d’avant les changements de mesures.
Promoteurs durables?
Le rapport fait partie d’un programme du Commonwealth pour la protection de l’environnement, visant à établir de nouveaux critères de développement immobilier. Le PDG de l’Institut du Développement Urbain en Australie, Tony De Domenico, estime que les développeurs et promoteurs ont montré leur intérêt et leurs compétences dans la construction "façon développement durable" ces 20 dernières années et que ce rapport n’est pas à la hauteur de leurs attentes, car illogique et mal planifié.
Pour les experts en environnement, c’est au contraire une bonne nouvelle. La Litoria raniformis est encore présente dans la région mais son nombre a fortement diminué en 30 ans. De plus, protéger les lieux de vie de la grenouille permet de maintenir des espaces verts, nécessaires au bien-être des habitants de ces banlieues.
Le rapport prévoit d’observer ces espaces protégés pour peut-être étendre les mesures au reste du pays. Mais ce genre de décision exige toute une série d’approbations, sur plusieurs années. Rien ne doit être pris à la légère sous peine de bloquer à la fois le développement immobilier et la protection de l’environnement, par une série de mesures mal coordonnées.