L’action de ces producteurs s’inscrit dans la politique énergétique du Costa-Rica, qui compte devenir en 2021 le premier pays au monde à compenser la totalité de ses émissions de dioxyde de carbone.
Une coopérative offre le premier café au monde certifié « neutre en carbone »
L’action de ces producteurs s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique ambitieuse du Costa-Rica, qui compte devenir en 2021 le premier pays au monde à compenser la totalité de ses émissions de dioxyde de carbone.
Le café Dota, produit par la Coopérative de caféiculteurs de Dota (Coopedota) est le premier à avoir décroché la certification « neutre en carbone » auprès de l'organisation Carbon Clear et de la British Standards Institution.
Pour y parvenir, les caféiculteurs des montagnes du sud de San José ont dû modifier leur processus de production : réduction de la consommation d'eau, réutilisation des déchets et rationalisation de l'énergie font partie des mesures adoptées pour tenter de compenser l'émission des 1 800 tonnes de CO2 dont Coopedota estime être responsable chaque année.
L’ingénieure agronome Hortensia Solís explique par exemple que la consommation de bois de chauffage a été réduite de 95% grâce à l'utilisation des résidus végétaux issus des cultures de café. La consommation d'électricité a quant à elle baissé de 50%, tandis que la production d'un fanega de café (un sac de 46 kg) ne nécessite plus que 200 litres d'eau, contre 1 000 litres auparavant.
L'objectif des membres de la coopérative est double : ils espèrent d'une part que leurs efforts en faveur de l'environnement leur permettront de différencier leurs produits sur le marché, et ils veulent également contribuer à la baisse des émissions globales de CO2 du Costa Rica, qui compte devenir en 2021 le premier pays au monde compensant la totalité de ses émissions de dioxyde de carbone.
Hortensia Solís signale que 37% des émissions totales costaricaines proviennent du secteur agricole et 10% de la production de café, qui constitue donc une source importante de CO2 au niveau national.
René Castro, ministre des affaires étrangères, estime que le lancement de ce café « neutre en carbone » s'inscrit dans le cadre de ‘l'éco-diplomatie’ et espère que le café de la région de Dota, déjà renommé, sera récompensé sur le marché mondial par des prix d'achat supérieurs.
Seul bémol, ce café n'est pas certifié bio, et sa production fait appel à des fertilisants. Leur utilisation reste toutefois très contrôlée, pour limiter les émissions de CO2.