Lima devient la première ville d’Amérique latine à s’équiper d’un laboratoire de production d’insectes, destinés à dévorer les parasites présents dans les parcs et les jardins. Une alternative naturelle aux pesticides de synthèses, à l’origine de plusieurs tragédies humaines au Pérou.
Une armée d’insectes pour nettoyer la ville
Lima devient la première ville d’Amérique latine à s’équiper d’un laboratoire de production d’insectes, destinés à dévorer les parasites présents dans les parcs et les jardins. Une alternative naturelle aux pesticides de synthèses, à l’origine de plusieurs tragédies humaines au Pérou.
La maca, un aphrodisiaque pour insectes ?
C’est dans le district de Miraflores, situé à l’ouest de la capitale, que le premier insectarium urbain du Pérou a vu le jour. Sa mission : permettre l’élevage et la reproduction de bataillons de minuscules prédateurs qui seront chargés de nettoyer les espaces verts de la ville en évitant le recours aux pesticides chimiques.
Coccinelles, chrysopes, punaises, cochenilles, guêpes ou encore mantes religieuses sont maternées de 4 à 30 jours et nourries avec une bouillie spéciale composée de pollen, de miel, de levure de bière et de maca. Cette plante de haute altitude originaire de la Cordillère des Andes est considérée comme un puissant énergisant sexuel et augmenterait la fertilité.
Une alternative efficace et non polluante
Une fois libérés dans les zones infestées, les insectes mettent à profit leur appétit vorace pour éliminer de manière naturelle différents parasites tels que les mouches blanches, les pucerons ou encore les cochenilles farineuses.
« Les insecticides biologiques nous permettent d’éviter l’utilisation de pesticides sur les plantes, qui finissent toujours par polluer l’environnement », explique Patricia Llanos, la biologiste chargée de diriger l’insectarium.
La municipalité de Miraflores souligne l’efficacité de la méthode, qui aurait permis de réduire de près de 70 % les populations d'organismes nuisibles.
Tragédies à répétition
Au Pérou plus qu’ailleurs, l’impact des pesticides sur la santé des producteurs et des consommateurs n’est pas pris à la légère. Plusieurs tragédies ont en effet marqué les esprits à jamais, notamment celle de Cuzco, survenue en 1999. Dans la communauté de Taucamarca, 24 enfants avaient perdu la vie après avoir consommé du lait contaminé au parathion, un puissant insecticide.
Plus récemment, en 2012, ce fut au tour de 400 employés du Fonds Agroindustriel Beta, à Ica, d’être gravement intoxiqués par un pesticide.