La Malaisie a introduit un salaire minimum légal fin avril 2012. Mais la disparité de traitement entre la péninsule et les provinces de Sabah et Sarawak attise les ressentiments des personnes se sentant laissés pour compte de la croissance.
Un salaire minimum qui attise les tensions
Le pays a introduit un salaire minimum légal fin avril 2012. Mais la disparité de traitement entre la péninsule et les provinces de Sabah et Sarawak attise les ressentiments des personnes se sentant laissées pour compte de la croissance.
Des différences entre provinces
Datuk Seri Dr S Subramaniam, ministre des Ressources humaines, tente de calmer le jeu. Mais pour les habitants de Sabah et Sarawak, la pilule ne passe pas. L’introduction fin avril 2012 d’un salaire minimum légal pour tous les employés du privé comme du public devrait être unanimement fêtée dans tout le pays.
Problème, le salaire mensuel minimum a été fixé à 900 ringgits (225 euros) pour la péninsule et à 800 ringgits (200 euros) dans les deux provinces situées sur l’île de Bornéo. Les habitants de ces deux provinces se sentent déjà lésés par l’exploitation folle de leur territoire (huile de palme, mines et bois de menuiserie entre autres) dont ils ne voient pas les bénéfices. Se voir traités en "inférieurs" par rapport aux péninsulaires ne risque pas de calmer leurs esprits.
Des mécontentements exprimés sur internet
Le gouvernement leur demande de patienter:
« La détermination du niveau du salaire minimum, ce n’est pas une décision politique. Elle se fait sur des critères économiques objectifs. Combien les employeurs de Sabah et Sarawak peuvent-ils payer leur personnel? Quel y est le niveau de vie? C’est sur la base de ces données que la décision a été prise. Mais elle n’est pas éternelle. Le niveau du salaire minimum sera revu tous les deux ans. Si la croissance économique est la même que sur la péninsule, si les indicateurs se rapprochent du niveau national, le salaire minimum sera nivelé. »
Les commentaires des internautes de Sabah et Sarawak à ces déclarations expriment bien l’état d’esprit des premiers concernés. Deux ans, c’est long! Surtout que pour rattraper le niveau de croissance de la péninsule, il faudrait investir. Et les ressources nationales canalisées exclusivement vers les centres urbains du continent laissent sceptique sur cette possibilité.
L’objectif du gouvernement de créer un consensus national avec l’introduction d’un salaire minimum légal n’est pas atteint. Car la Malaisie, ce n’est pas que le continent!