Tim Yeo, député anglais du parti conservateur, pense que le projet de train à grande vitesse en Grande-Bretagne pourrait tomber à l’eau si le gouvernement ne se décidait pas à générer de l’électricité “propre”.
Un projet de loi sur l’énergie met en péril le TGV britannique
Tim Yeo, député anglais du parti conservateur, pense que le projet de train à grande vitesse en Grande-Bretagne pourrait tomber à l’eau si le gouvernement ne se décidait pas à générer de l’électricité "propre".
Une stratégie énergétique pour le HS2 à revoir
Alors que le débat sur la politique énergétique bat son plein au parlement britannique, l’ancien ministre a déclaré que le HS2, ce "TGV" qui traverserait le pays du nord au sud, ne permettrait pas de baisser les émissions de CO2 si le Royaume-Uni n’arrêtait pas d’utiliser des carburants fossiles pour générer de l'électricité.
Tim Yeo, aujourd’hui président de la commission sur l’énergie et le climat, a déclaré : "Cette stratégie ne fonctionnera que si l’électricité supplémentaire [pour le HS2] est générée à l’aide de technologies pauvres en carbone. Si le parlement ne parvient pas à remettre le système d’électricité sur les bons rails d’ici à 2030, nous pourrions finir avec sur les bras un système totalement dépendant du gaz. Alors les avantages espérés des voitures électriques et du HS2 seraient réduits à néant."
Stephen Joseph, directeur de Campaign for Better Transport (Campagne pour un meilleur transport), est d’accord avec Mr Yeo: "Le HS2 peut réduire les émissions de CO2, mais cela dépend de l'électricité utilisée. Pour optimiser les avantages de l’investissement dans le train à grande vitesse, le ministère du Transport doit mettre en place un plan de contingence. Il doit donc favoriser le transport ferroviaire, et proposer des transports publics à la hauteur et abordables pour que les gens lâchent leur voiture."
Des aspects du projet de loi sur l'énergie remis en question
Le projet de loi du parlement sur l’énergie, dont le débat a débuté il y a près de trois ans, déterminera l’avenir à long terme de l’énergie britannique puisqu'il influencera les décisions d’investissements au cours des cinq prochaines années dans des infrastructures qui fonctionneront encore dans 30 ans.
Malheureusement, en raison de coupes budgétaires, le gouvernement a décidé de retirer un objectif du projet de loi : celui de générer de l’électricité propre d’ici à 2030 afin de respecter les objectifs écologiques du Royaume-Uni. Le député du parti conservateur a rédigé un amendement afin de restaurer cet objectif, mais s’est heurté à de nombreux conservateurs qui préfèrent favoriser les compagnies de gaz plutôt que d’investir dans les énergies renouvelables. Pourtant, une dépendance au gaz importé entraînerait une hausse des prix au niveau des consommateurs.
Des acteurs de la société civile mobilisés
Plus de 50 entreprises, investisseurs et syndicats, beaucoup ayant des intérêts dans les énergies renouvelables, ont exigé du gouvernement qu’il réintègre l’objectif d’énergie propre. L’UKSIF (UK Sustainable Investment and Finance Association) soutient aussi cet objectif. Simon Howard, son directeur général, a affirmé : "Beaucoup d’entreprises souhaitent que le Royaume-Uni devienne un leader mondial dans les solutions énergétiques pauvres en carbone rentables. Nous demandons aux députés de reconnaître ce désir et de voter en faveur de l’objectif de 2030."
Les investissements dans les énergies vertes ont atteint leur plus bas niveau depuis sept ans, selon Bloomberg New Energy Finance.