Le prix Adipura est la récompense la plus prestigieuse qui peut être décernée à une ville indonésienne pour la qualité de son environnement. Le lauréat de l’année passée, la ville très polluée de Bekasi, tout près de Jakarta, avait intrigué le public …
Un prix pour l’environnement éclaboussé par un scandale de corruption
Le prix Adipura est la récompense la plus prestigieuse qui peut être décernée à une ville indonésienne pour la qualité de son environnement. Le lauréat de l’année passée, la ville très polluée de Bekasi, tout près de Jakarta, avait intrigué le public. Tout s’explique : le maire aurait versé des pots-de-vin pour l’obtenir…
L’Indonésie se targue d’avoir été l’un des premiers pays au monde à introduire des mesures en phase avec les recommandations pour un développement durable. Espérons que ce qui lui arrive aujourd’hui n’est pas précurseur de ce qui attend le reste du monde.
Le prix Adipura lancé en 1984, 3 ans avant le rapport Bruntland des Nations Unies, Notre avenir commun, publié en 1987, faisait la fierté des activistes indonésiens. Mais le premier prix qui a été remis par le président Susilo Bambang Yudhoyono en 2010 à la ville de Bekasi en a étonné plus d’un. La ville était connue comme la ville la plus sale du pays depuis plusieurs années. Comment alors devenir la plus verte en 2 ans ? C'est pourtant simple : Mochtar Mohamad, maire de cette municipalité en grande banlieue de la capitale Jakarta, aurait corrompu les officiels chargés de décerner ce prix.
Malheureusement, il ne s’agirait pas du premier exemple de corruption en la matière. Selon Gempur Adnan, qui faisait partie de la commission en charge de décerner le prix avant de prendre sa retraite, les officiels locaux ont par le passé à plusieurs reprises essayé de le corrompre. Il pouvait s’agir de lui offrir de l’argent ou des avantages en nature : vacances, frais de bouche, …
Pour les politiques, le prix Adipura offre un grand prestige. Ils feraient n’importe quoi pour l’obtenir.
En effet, ce prix est très connu du grand public et dans un pays aux institutions démocratiques, son obtention est un sacré avantage avant des élections. Surtout dans le cas de Bekasi, dont la transformation d’une ville polluée en détentrice du prix en quelques années s’avèrerait être un vrai exploit.
Espérons que le gouvernement pourra mettre fin à ces pratiques et redorer le blason du prix Adipura. Rappelons que le président Yudhoyono a engagé son pays à une réduction de 26% de ses émissions de GES d’ici 2020. Il faudra commencer par supprimer la corruption dans le domaine du développement durable !