Pour ces indiens d’Amazonie, le feu est synonyme de purification. En général, dans les villages, il est sous la responsabilité des femmes. C’est autour de ce feu qu’elles alimentent leurs familles, mais aussi une tradition millénaire.
Un poêle écologique change le quotidien des Indiens Guarani-Kaiowá
Pour ces Indiens d’Amazonie, le feu est synonyme de purification. En général, dans les villages, il est sous la responsabilité des femmes. C’est autour de ce feu qu’elles alimentent leurs familles, mais aussi une tradition millénaire.
Une technologie qui révolutionne les pratiques
Cette responsabilité se traduit en heures de marche sous une forte chaleur pour aller chercher 20 kg de bois et les charger sur les épaules. Pendant des années, ce fut la routine matinale de Madame Delma, du village de Panambizinho, dans le Mato Grosso, à raison de trois fois par semaine. “Ma colonne me fait souffrir. J’arrivais si fatiguée que j’arrivais à peine à m’occuper de la cuisine”, raconte Delma. Le feu pour préparer le déjeuner était fait par terre, de façon précaire, avec des canettes pour se protéger du vent et une résistance de frigo en guise de grille.
Ce feu générait d’importantes fumées, nocives pour la santé des habitants, et principalement des enfants qui souffraient de maladies respiratoires et présentaient des cas de pneumonies, bronchites, sinusites et d’asthme. Il y a quelques mois, la fabrication de cuisinières à bois écologiques à haute efficacité énergétique a révolutionné ces pratiques anciennes.
Mises au point par les ONG d’un projet du PNUD, Programme des Nations Unies pour le Développement, sur l’efficacité d’une énergie durable, la technologie sociale de construction de cuisinières écologiques est adaptée à la réalité des communautés indigènes d’Amazonie.
Un projet qui profite à 53 000 indigènes
Cette initiative du PNUD s’inscrit dans un programme conjoint avec d’autres agences de l’ONU dont le but est de promouvoir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des indigènes au Brésil. En tout, le projet profite, directement et indirectement, à près de 53 000 indigènes au Brésil.
Au contraire des poêles à bois traditionnels, en ciment et en fer, le poêle écologique utilise uniquement des matériaux de faible coût et que l’on trouve dans la région comme le sable ou l’argile.
La technologie est considérée comme un modèle de développement durable utilisable pour d’autres projets similaires dans le monde. “L’échange de bonnes pratiques est un des principaux objectifs du Programme”, souligne Carlos Castro, de l’unité d’environnement et développement durable du PNUD au Brésil.
Les matériaux, alliés à une cavité plus étroite pour le bois, agissent comme des isolants thermiques naturels qui retiennent la chaleur plus longtemps. Les plaques d’argile en contact avec le feu évitent les pertes d’énergie et peuvent rester chaudes pendant 5 heures, même après l’extinction du feu. Ainsi, il est possible de cuisiner des aliments plus durs sans une surveillance constante.
Avec le poêle écologique, les gaz sont désormais évacués par des cheminées. Les impacts sont donc positifs. “L’utilisation du bois a deux autres avantages: l’indépendance vis-à-vis des fournisseurs de gaz et la non production de gaz à effet de serre”, explique Castro.
L’efficacité énergétique du poêle permet d’utiliser des petites buches, des feuilles séchées, des pieds de maïs et des écorces d’arbre comme combustibles. Ces matériaux peuvent être ramassés plus facilement, moins loin, et sans avoir à couper d’arbres.
“Je gagne du temps pour m’occuper des enfants et de la maison. Je m’occupe aussi de mes plantations et de mon jardin.” Se réjouit Delma. La population indigène au Brésil compte près de 800 000 personnes.