Aux traditionnels fruits confits, noix et raisins secs qui agrémentent le panettone de Noël, viendra s’ajouter cette année un étrange ingrédient : la farine de feuilles de coca. Une manière pour les producteurs de démontrer que cette plante sacrée ne sert pas uniquement à produire de la cocaïne.
Un gâteau de fêtes à la farine de feuilles de coca
Aux traditionnels fruits confits, noix et raisins secs qui agrémentent le panettone des fêtes de fin d'année, viendra s’ajouter cette année un étrange ingrédient : la farine de feuilles de coca. Une manière pour les producteurs de démontrer que cette plante sacrée ne sert pas uniquement à produire de la cocaïne.
C’est grâce à l’initiative d’Ebococa, une entreprise communautaire appartenant à 6 fédérations de producteurs de coca de la région centrale du Chapare, que les habitants de Cochabamba peuvent déguster cette année une brioche de Noël ou de Nouvel An un peu particulière. Aux farines de céréales habituelles servant à la confection du panettone, les pâtissiers d’Ebococa ont ajouté une farine de feuilles de coca, censée offrir un "complément énergisant" grâce aux alcaloïdes produits par cette plante originaire de la cordillère des Andes.
José Ugarte, le directeur de l’entreprise, affirme que la coca n’a aucun effet néfaste sur la santé et ne provoque pas de dépendance lorsqu'elle est consommée sous sa forme naturelle en quantités modérées. La farine de coca contient également du calcium, du fer, ainsi que diverses vitamines et facilite la digestion grâce à son apport en fibres.
La cocaïne, poudre aux yeux?
Les brioches d’Ebococa seront vendues 3 euros l’unité, et l’entreprise a d’ores et déjà annoncé son intention de commercialiser d’autres produits dérivés de la coca, notamment des boissons rafraîchissantes, des liqueurs, des pommades analgésiques, des crème solaires, ou encore des bonbons. José Ugarte s’indigne du fait que les "mauvaises utilisations de la feuille sacrée" fassent croire que celle-ci ne sert qu’à fabriquer de la cocaïne :
Notre objectif est de démontrer que la coca peut aussi servir pour des produits bénéfiques.
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales, les surfaces de coca cultivées sont passées de 25 400 à 31 000 hectares, et de nombreuses entreprises artisanales se sont lancées dans la fabrication de produits dérivés de la coca. Le président bolivien se bat avec ferveur pour que les utilisations traditionnelles de la feuille de coca, notamment sa mastication, soient dépénalisées par l’ONU, mais ses efforts n’ont toujours pas été couronnés de succès.