Pour préserver l’une des forêts primaires les plus menacées au monde située au Paraguay, une ONG décide d’acheter un territoire en partenariat avec une communauté indienne. Une opération financée par de jeunes mariés, un voyageur à bicyclette et un philanthrope suédois.
Un bout de forêt comme cadeau de mariage
Pour préserver l’une des forêts primaires les plus menacées au monde située au Paraguay, une ONG a décidé d’acheter un territoire en partenariat avec une communauté indienne. Une opération financée par de jeunes mariés, un voyageur à bicyclette et un philanthrope suédois.
Association d'une ONG et d'une communauté
Comment concilier lutte contre la déforestation et restitution de leurs terres aux communautés indigènes? Grâce à une stratégie innovante mise au point par l’ONG paraguayenne Guyra Paraguay et la communauté Mbya Guarani. Ils ont décidé d’acquérir ensemble un territoire de 274 hectares qu’elles souhaitaient protéger.
Situé dans le sud du pays, il s’agit de l’une des dernières zones de Mata Atlantica: une forêt primaire qui bordait autrefois les côtes du Brésil et s’étendait jusqu’à l’Argentine et au Paraguay. Réduite à 7% de sa superficie initiale, cette forêt tropicale humide constitue l’un des écosystèmes les plus menacés au monde.
Des dons particuliers
Pour obtenir les fonds nécessaire à l’achat des terres, l’ONG a pu compter sur la générosité de donateurs un peu particuliers: Amoureux des forêts inquiet des conséquences du réchauffement climatique, Hans Swegen finance plusieurs projets environnementaux à travers le monde. C’est la dimension humaine du projet et sa rencontre avec le cacique guarani Eusebio Chaparro qui ont convaincu ce philanthrope suédois de participer au financement de l’initiative.
L’américain Samuel Hagler a pour sa part choisi de collecter des fonds à la force de ses mollets. Il n’a pas hésité à rallier le Paraguay aux États-Unis à vélo, au cours d’un périple baptisé Ride for trees.
Quant au reste des dons, ils proviennent des noces de Peter Hansen et Diana Díaz de Espada, qui n’ont accepté aucun cadeau de mariage. Ils ont demandé à leurs invités d’aider Guyra Paraguay à rassembler les fonds nécessaires à l’acquisition des terres. Le jeune marié explique:
« J’aimerais que les générations futures puissent avoir l’opportunité d'apprécier quelques unes des expériences en milieu forestier qui ont enrichi ma propre vie. »
Une expérience utile au monde
Le même système d’acquisition en copropriété avec les populations autochtones vient d’être appliqué de l’autre côté de la frontière, dans la province argentine de Misiones. Il promet de faire d’autres émules.
Le biologiste Alberto Yanosky, directeur de Guyra Paraguay, ne cache pas son enthousiasme. Il espère que cette expérience pourra être utile partout à travers le monde:
« Nous avons participé à des évènements au Canada, au Cameroun, au Vietnam, aux Philippines et à Londres. Ce mode d’action y est proposé comme une solution pour la préservation des ressources naturelles et pour la reconnaissance et la restitution des terres ancestrales. »