Un appel à la mobilisation est lancé contre un projet portuaire sur le site du Carnet en Loire-Atlantique
Le Grand port maritime souhaite aménager une base logistique afin d’y installer des entreprises dans le domaine des éco-technologies
C’est une ancienne île de Loire, situé sur les communes de Frossay et de Saint-Viaud, entre Nantes et Saint-Brévin-les-Pins. Difficile d’accès, presque à l'état sauvage.
Un appel à mobilisation citoyenne a été lancé pour défendre le site contre un projet industriel et lutter contre la volonté du Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire d’aménager une partie des lieux pour y accueillir une base logistique et des entreprises.
Des milliers d’emplois à la clé
L’objectif, soutenue par l’Etat et les collectivités, est, tout d’abord, d’installer un imposant ponton de 130 m, permettant l’accostage de bateaux de marchandise. Olivier Trétout, directeur du Grand port maritime se justifie par des industriels du sud-Loire qui lui disent qu’ils ont des difficultés à faire venir certaines grosses pièces en raison de l’obstacle de la Loire.
Olivier Trétout ajoute que le but est ensuite de faciliter l’emménagement, sur une surface de 110 ha, d’entreprises innovantes agissant dans le domaine des « éco-technologies » (énergies renouvelables, mobilités douces…). Il précise qu’il est en discussion active avec plusieurs sociétés qui assurent que les deux activités représentent un potentiel d’un millier d’emplois directs. La facture quant à elle serait chiffrée à neuf millions d’euros. Les travaux débuteraient en 2021.
Du béton sans raison
Le collectif Stop Carnet estime que cela va être un désastre et qu’ils ne laisseront pas faire . Composé d’habitants du secteur et de naturalistes, il appelle à manifester au Carnet samedi et dimanche. Yoann, membre du collectif explique que le site abrite plus de 110 espèces protégées, des zones humides précieuses. C’est aussi un couloir de migration pour les oiseaux. Bétonner ici, même avec des compensations, ça va à l’encontre des enjeux écologiques. Et ça n’a, selon lui, plus de sens aujourd’hui. Il ajoute étudier en ce moment les recours en justice possibles.
De son côté, le port promet un programme de restauration pour 285 ha d’espaces naturels mis en danger par la baccharis, une plante invasive. Il sait qu’il est également appuyé par des associations environnementales comme la LPO ou France Nature Environnement . La présidente du conseil régional, Christelle Morançais, qui défend le projet, insiste sur le fait qu’il permettra de mettre en lumière le monde économique et la transition écologique. L’enjeu, c’est l’emploi. Elle ne souhaite pas, comme pour l’aéroport de Notre Dame des Landes, renouveler les échecs du passé.