De la terre à la place de béton, des mesures de sécurité inexistantes, un retard de plusieurs jours pour notifier le drame aux autorités, … Un accident sur le site de construction d’une usine hydroélectrique révèle la fragilité de ces équipements de production d’énergie renouvelable.
Un accident révèle la fragilité des barrages du pays
De la terre à la place de béton, des mesures de sécurité inexistantes, un retard de plusieurs jours pour notifier le drame aux autorités… Un accident sur le site de construction d’une usine hydroélectrique révèle la fragilité de ces équipements de production d’énergie renouvelable.
Un ouvrier tué et 700 mètres cube de pierres et de béton tombés dans le cours d’eau
L’unité de production hydroélectrique concernée est située dans la province de Kon Tum. Percuté par un camion du chantier le 23 novembre, le barrage de Dak Mek 3 a été fortement endommagé. Un ouvrier a été tué, et 700 mètres cube de pierres et de béton sont tombés dans le cours d’eau.
Après l’accident, la société responsable du projet a mis 4 jours à informer les autorités compétentes, alors que la loi exige qu’elles soient impliquées au plus tard 24 heures après un tel événement.
Un barrage construit dans le non respect total des normes de sécurité élémentaires
Sans doute les responsables du chantier ont-ils voulu mettre à profit ces quelques jours de répit pour cacher la misère. Car comme le révèle une enquête réalisée la semaine dernière, le barrage était construit dans le non respect total des normes de sécurité élémentaires. Plus grave, alors que les plans communiqués prévoyaient un cœur en béton armé pour ce mur d’un mètre cinquante d’épaisseur, les enquêteurs ont remarqué que sous une fine enveloppe de béton, c’était un mur de pierre, de terre et de sable. Une faible armature en acier qui est désormais visible après l’accident devait faire office de renfort.
Un constat inquiétant pour tous ceux qui habitent en aval d’un des autres barrages du pays. Car si la tragédie du travailleur décédé lors de l’accident de Dak Mek 3 ne doit pas être minimisée, elle a peut être sauvé l’aval du fleuve d’une subite crue le jour où il aurait craqué. Les autorités vietnamiennes vont devoir rassurer en améliorant le suivi des grands ouvrages en construction… et en auditant les barrages existants…