Le gouvernement français, conscient de l'urgence climatique, met les bouchées doubles pour encourager les Français à passer aux voitures électriques. Le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé, ce vendredi 27 octobre 2023, une enveloppe de 200 millions d'euros pour étendre le réseau des bornes de recharge rapides à travers la France. Parallèlement, le ministre a confirmé la réévaluation de l'ensemble des aides financières proposées par l'État.
Voiture électrique : bientôt 400 000 bornes de recharge ?
La transition vers les véhicules électriques en France progresse : le marché des voitures électriques a enregistré une augmentation de 34 % au cours de l'année 2022. Néanmoins, les Français restent réticents à l'idée de passer à l'électrique. Sur l'ensemble du parc automobile, qui compte près de 40 millions de véhicules, seules 800 000 étaient électriques en 2022, alors que les véhicules thermiques représentent plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Les véhicules à moteurs thermiques représentent près de 95 % du parc automobile français. La transition reste donc timide et rencontre des obstacles majeurs, notamment le manque criant de bornes de recharge et le nombre dérisoire de celles proposant la charge rapide.
Bien que le gouvernement ait réussi à quadrupler le nombre de bornes disponibles, la France ne dispose que de 110 000 bornes de charge sur l'ensemble de son territoire. De plus, seuls 10 % des conducteurs de véhicules électriques ont accès à des bornes de charge rapide. Conscient de cette problématique, le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé, ce vendredi 27 octobre 2023, un investissement substantiel de 200 millions d'euros pour accélérer le déploiement de 400 000 bornes de recharge d'ici 2030. Cette enveloppe s'inscrit dans le cadre des objectifs fixés par le plan écologique du président Emmanuel Macron, présenté le 25 septembre 2023.
Le gouvernement revalorise l'ensembles des aides financières pour inciter les Français à passer à l'électrique
En parallèle du déploiement des bornes de recharge, le gouvernement a mis en place une série de mesures financières incitatives pour encourager les ménages et les entreprises à adopter l'électromobilité. Les particuliers envisageant l'installation d'une borne de charge rapide pourront désormais bénéficier d'un prêt de 500 euros, couvrant ainsi près de la moitié des frais d'installation, le reste étant pris en charge par l'État. De plus, le ministre des Transports, Clément Beaune, ainsi que la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, ont confirmé la prochaine réévaluation du bonus écologique pour l'achat d'un véhicule électrique. La ministre a précisé à nos confrères de Libération, ce vendredi 27 octobre, que cette réévaluation pourrait osciller entre 1 000 et 2 000 euros, portant ainsi le plafond de cette aide à 9 000 euros. Il faut également noter que le coût d'acquisition d'un véhicule électrique reste un obstacle pour de nombreux Français. En ce sens, la ministre de la Transition écologique avait annoncé la création d'un dispositif spécifique destiné aux personnes aux revenus modestes : le leasing social, qui offre la possibilité aux revenus modestes de louer une voiture électrique pour 100 euros par mois. Bien que nous n'ayons que peu de détails à son sujet, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a confirmé que celui-ci serait disponible pour la moitié des personnes aux revenus modestes, c'est-à-dire celles gagnant moins de 20 850 euros annuellement. Les premières réservations seront disponibles dès le mois de novembre 2023 et les premières livraisons auront lieu en 2024.
Par ailleurs, le gouvernement a fait un autre pas en avant moins connu mais potentiellement attractif pour de nombreuses entreprises : la prime au rétrofit. Environ 3 millions de véhicules seraient concernés. Le rétrofit consiste à transformer un véhicule à moteur thermique en un véhicule électrique en remplaçant son moteur et son réservoir par un moteur entièrement électrique et une batterie. Bien que cette mesure ne soit pas encore largement répandue en France en raison de son coût élevé, elle permettrait aux entreprises d'anticiper l'interdiction de l'achat de toutes les voitures à moteur thermique d'ici 2035, une mesure adoptée par la Commission européenne en mars 2023.