Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, l'Union européenne redouble d'efforts pour encourager ses États membres à adopter des mesures ambitieuses en matière d'énergies renouvelables. La France, en particulier, est appelée à intensifier sa transition énergétique, un appel récemment souligné par Kadri Simson, commissaire européenne à l'énergie, lors de son discours du 15 février 2024, devant les eurodéputés de la Commission de l'Industrie, de la Recherche et de l'Énergie (ITRE) du Parlement européen.
Énergies renouvelables : l'UE toujours aussi mécontente de la France
Le discours de Kadri Simson, prononcé le jeudi 15 février 2024, ne laisse aucun doute sur la position de l'UE : la France doit accélérer sa transition énergétique. L'objectif fixé par l'Union pour l'Hexagone est clair – atteindre au moins 44% de sa consommation finale d'énergie à partir de sources renouvelables d'ici 2030. Cette demande s'inscrit dans un cadre plus large, celui de l'objectif de l'UE de qui est que chacun de ses pays membres atteignent les 40% de production d'énergie issue des énergies renouvelables.
Pourquoi cette insistance ? La Commission européenne voit dans l'augmentation de la part des énergies renouvelables non seulement un moyen de lutter contre le changement climatique, mais aussi de renforcer l'autonomie énergétique du continent face aux instabilités géopolitiques. « Chaque État membre a un rôle crucial à jouer, et la France, en tant que leader européen, doit montrer l'exemple », souligne Kari Simson. Cette relance s'explique par le refus précédent de la France de s'engager sur cet objectif, une position qui avait suscité des interrogations quant à son engagement envers les objectifs climatiques européens.
La France et ses voisins : où en sommes-nous ?
La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France a progressé ces dernières années, mais à un rythme qui la place encore derrière certains de ses voisins européens. En 2020, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie s'élevait à environ 19% en France, un chiffre en-deçà des performances de l'Allemagne et de l'Espagne.
L'Allemagne, par exemple, a réussi à porter cette part à près de 40% de sa consommation finale d'énergie, grâce à des investissements massifs dans l'éolien et le solaire. L'Espagne, de son côté, brille également par son engagement envers les énergies renouvelables, avec une part qui dépasse les 42%, soutenue par une politique énergétique ambitieuse favorisant le solaire et l'éolien. Comment la France justifie-t-elle sa démarche ? Par sa préférence pour le mix énergétique, appuyée, entre autres, sur l'énergie nucléaire. Une stratégie qui, au vu du discours de Kadri Simson, a du mal à passer à Bruxelles.