En février 2010, face à la pollution catastrophique de ses eaux territoriales, la Finlande avait organisé le premier Sommet sur l’état de la mer Baltique. Douze mois plus tard, où en sont les engagements pris par les États concernés?
Tiendront-ils leurs engagements?
En février 2010, face à la pollution catastrophique de ses eaux territoriales, la Finlande avait organisé le premier Sommet sur l’état de la mer Baltique. Douze mois plus tard, où en sont les engagements pris par les États concernés ? À part un sursaut du côté russe, le bilan est pour le moins décevant.
Il y a un an, à l’invitation de la Finlande, les pays, les sociétés et organisations autour de la mer Baltique s’étaient réunies pour faire le constat de l’extrême pollution de cette mer et décider d’actions à mener. Près de 140 engagements pour améliorer l’état de la mer Baltique avaient été pris lors du Sommet. Or d’après l’Institut SYKE, chargé des questions environnementales en Finlande, les objectifs de ces pays n’ont pas vraiment avancé.
Au cours de l'année dernière, 14% des chantiers auxquels les pays s'étaient engagés n'ont pas du tout avancé, 75% ont démarré et seuls 12% ont été menés à leur terme.
Et comme s’il fallait en rajouter, trente nouveaux projets sont venus compléter la liste des 140 projets initiaux en cours de route. Alors que les réalisations concrètes brillent par leur absence. Certes, des changements se mettent en place. Mais ils ne doivent rien aux engagements du Sommet. Prenons l'exemple de la Pologne. Si elle a dépensé l’an dernier des millions d’euros pour mettre son traitement des eaux usées aux normes européennes, c’est grâce à la pression de l’UE !
Au nombre des exceptions: la construction d’une usine de traitement des eaux usées à Kaliningrad, en Russie. Cependant, il y a urgence: les eaux domestiques et industrielles se déversent actuellement dans la mer sans aucun traitement.
Le communiqué de la Russie sur la construction de l’usine de traitement des eaux usées à Kaliningrad est à ce jour la nouvelle la plus significative prise suite au Sommet d’Action sur la mer Baltique
..., estime Mathias Bergman, secrétaire général du Groupe d’Action sur la mer Baltique, chargé du programme d’engagements.
Vladimir Poutine avait promis de suivre personnellement la construction de cette usine de traitement des eaux usées. Cette année, le démarrage du chantier a été confirmé et il semble que les travaux de fondations soient en cours.
Pour Seppo Knuuttila, chercheur à l'Institut finlandais de l'environnement,
Le plus préoccupant, c’est que les engagements ne portent pas sur les problèmes les plus graves, la surpêche, le déversement de produits chimiques dans la mer et l'appauvrissement de la biodiversité. Les seuls engagements concernant la surpêche ont été pris par des organisations écologistes.
Carrément embarrassant pour les politiciens….
Reste les initiatives du secteur privé finlandais, plus dynamiques. La Fondation John Nurminen a démarré un chantier dans les usines de traitement d’eaux usées de St-Petersburg qui ont contribué à diminuer la quantité de phosphore de mille tonnes au cours des cinq dernières années.
De son côté, le fabricant d’engrais Yara, a réduit de manière significative le phosphore épandu sur les champs qui se déverse dans la mer grâce à une mesure simple : l’introduction de gypse dans ses fertilisants.