À l’aube de la COP29 à Bakou, les tensions internationales se sont intensifiées, marquant des positions fortes et des décisions inattendues.
Les tensions entre dirigeants vont-elles gâcher la COP29 ?
La délégation argentine quitte la COP29
Le président argentin Javier Milei a pris la décision de retirer la délégation argentine de la COP29. Cette décision s’inscrit dans la ligne idéologique de Javier Milei, connu pour ses positions radicales contre les politiques environnementales. Elle s’aligne avec l'approche visant à se rapprocher de la position des États-Unis, en particulier celle du président élu Donald Trump, qui envisage également une remise en question de l’Accord de Paris.
L'analyste politique argentin Tais Gadea Lara souligne : « Le président Milei, en adoptant une politique alignée sur celle de Trump, semble vouloir envoyer un message fort à l'échelle internationale, particulièrement à la France ». L’Argentine, pourtant vulnérable aux catastrophes climatiques et potentiellement bénéficiaire des fonds internationaux pour le climat, risque ainsi de se priver de ressources précieuses.
L'absence de la France : un signal politique fort
La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé qu'elle ne se rendrait pas à la COP29. Cette décision est une réaction aux propos acerbes du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, qui a critiqué la France pour sa gestion des territoires d'outre-mer, qualifiant ses actions de « crimes coloniaux ». Cette absence est interprétée comme un signal politique fort, marquant une rupture dans les relations franco-azerbaïdjanaises déjà tendues par le soutien de Paris à l'Arménie.
Malgré cette absence, la France conserve une présence diplomatique et technique à Bakou. Un haut fonctionnaire, Kevin Magron, ambassadeur pour le climat, dirige la délégation française sur place pour défendre les objectifs climatiques de la France. Sébastien Treyer, directeur de l’Institut du développement durable et des relations internationales, note que « même sans la présence de la ministre, la France pourra avancer ses dossiers, notamment sur le financement climatique ».
La réponse de la communauté internationale aux tensions de la COP29
La réaction internationale aux tensions diplomatiques à la COP29 a été mitigée. Le commissaire européen aux négociations climatiques, Wopke Hoekstra, a exprimé son inquiétude sur la tournure que prennent les discussions climatiques. Dans un tweet, il a rappelé que la COP « devrait être un lieu de négociation pour tous les États, indépendamment des conflits bilatéraux ». Cette intervention souligne le rôle crucial de la France dans la dynamique des négociations climatiques mondiales, en dépit des critiques acerbes d’Aliev.
Quant aux États-Unis, l'alignement de Javier Milei avec les positions de Donald Trump constitue un défi pour la coopération internationale sur le climat. La rencontre entre Milei et Trump prévue en Floride cette semaine pourrait marquer un tournant dans la politique climatique internationale, renforçant une alliance sceptique envers les accords multilatéraux.