De lourdes sanctions ont été requises à l’encontre de Chevron. La compagnie américaine aurait, elle-même, demandé à l’ANP (Agence Nationale du Pétrole) de suspendre ses activités. Une stratégie pour se décharger de sa responsabilité.
Tensions avec Chevron suite à une nouvelle fuite
De lourdes sanctions ont été requises à l’encontre de la compagnie américaine qui, de son côté, aurait elle-même demandé à l’ANP (Agence Nationale du Pétrole) de suspendre ses activités. Certains y voient une stratégie pour ne pas assumer sa responsabilité jusqu’au bout.
Après avoir vu ses cadres et employés frappés d’une interdiction de sortie du territoire suite à la première fuite en novembre, Chevron et Transocean vont faire l’objet d’une nouvelle plainte du Ministère Public, assortie d’une forte amende et d’une interdiction d’exercer toute activité de forage sur le territoire.
La stratégie de Chevron consiste à demander une paralysie, et non la suspension, de ses activités au Brésil. Le Procureur de la République de Campos, Eduardo Santos de Olivieira, s'étonne de l'attitude de l'entreprise:
Chevron ne peut pas partir sans mener à terme la fermeture du puits. J’essaie de comprendre la dimension de leur demande. Une série de comportements de l’entreprise dénotent un certain dédain vis-à-vis de l’accident et des dommages causés.
En novembre 2011, au moment de la première fuite à Campo de Frade, l’ANP avait déjà indiqué que les activités de perforation de Chevron sur tout le territoire national seraient suspendues, au moins jusqu’à ce que les causes du problèmes soient éclaircies et les conditions de sécurité rétablies.
Peu d'information autour de la deuxième fuite
Le lendemain de la deuxième fuite, mi-mars 2012, Chevron a annoncé avoir suspendu temporairement sa production dans la Baie de Campos. Une vaste étude technique a également été promise pour mieux comprendre la structure géologique de Campo do Frade. La production de pétrole y est de 61.500 barils par jour.
D’après le procureur, la compagnie devrait gérer la crise engendrée par les fuites, mais elle se contente de minimiser les problèmes avec des réponses évasives et des informations peu claires. Le Ministère Public a formulé auprès de la Justice des demandes de prison préventive des accusés. Les peines individuelles pour crime contre l’environnement et mensonge idéologique peuvent dépasser les 18 ans.
L’océanographe et professeur à l’Université de Rio (Uerj) David Zee estime que, même après une suspension des opérations, il existe un risque d’accident encore plus grave, à cause des failles géologiques observées dans la région. Jusqu’à maintenant, aucune cause n’a été trouvée pour cette nouvelle fuite, mais il y a de fortes présomptions que cela soit une conséquence de la précédente. Le procureur Oliveira estime que la fuite n'est pas sous contrôle.