Les détaillants suisses haussent le ton contre Temu. Swiss Retail Federation a déposé une plainte pour dénoncer des pratiques commerciales jugées trompeuses. Une situation qui reflète des inquiétudes grandissantes face à l'expansion rapide de la plateforme chinoise.
La Suisse attaque Temu
L'association faîtière des détaillants suisses, Swiss Retail Federation, a décidé de passer à l'offensive. Elle a déposé une plainte auprès du Secrétariat d'État à l'économie (Seco), accusant Temu de pratiques commerciales déloyales. Selon l'association, la plateforme de commerce en ligne, propriété du géant chinois Pinduoduo, utilise des stratégies publicitaires illicites. Les rabais excessifs, les prix barrés et les offres en dessous du prix de revient sont au cœur des accusations. Ces méthodes seraient non seulement trompeuses pour les consommateurs, mais aussi destructrices pour la concurrence locale.
Swiss Retail Federation n'est pas la seule à s'inquiéter. D'autres associations, comme l'Association suisse des détaillants en jouets et la Fédération Swiss Textiles, ont joint leur voix à cette plainte. Les pratiques de Temu mettent en péril la survie des petits commerçants suisses. En affichant des prix en dessous du coût de revient, Temu attire les clients au détriment des détaillants locaux qui ne peuvent rivaliser. Cette situation crée une distorsion de la concurrence, rendant difficile pour les entreprises suisses de se maintenir à flot.
Des implications internationales
Le problème ne se limite pas à la Suisse. Temu est également dans le collimateur de plusieurs autres pays. En France, l'association UFC-Que Choisir a déposé une plainte similaire mi-mai 2024, reprochant à Temu de ne pas garantir un environnement en ligne sûr et fiable. En Allemagne, la fédération des organisations de consommateurs (VZBV) a accusé la plateforme de pratiques trompeuses concernant les avis produits et les réductions de prix. Cette pression internationale montre que les inquiétudes liées aux pratiques de Temu sont largement partagées et que des actions concertées pourraient être envisagées à l'avenir.
La qualité des produits vendus par Temu est également mise en cause. La Fédération romande des consommateurs a révélé des tests catastrophiques sur des tongs vendus par la plateforme. Ces articles, non seulement peu résistants, contenaient également des substances chimiques dangereuses, interdites en Suisse. Ce genre de révélations renforce la méfiance des consommateurs et des autorités envers la plateforme chinoise.