Être locavore, c’est avant tout avoir envie de consommer des aliments cultivés ou produits dans un rayon de 150 à 200 kilomètres maximum. On peut ainsi réellement savoir d’où provient la nourriture, puisqu’on achète bien souvent les produits directement aux petits producteurs locaux (que ce soit pour le lait, la farine, les fruits, les légumes ou la viande).
TEMOIGNAGE – Pourquoi je suis devenue (presque) locavore
Parce que je trouve que c’est une aberration écologique d’acheter des haricots verts qui poussent au Kenya alors qu’il y a des producteurs situés à moins d’une demi-heure en voiture de chez moi et parce que je vois cela comme un défi quotidien, je suis (presque) devenue locavore. Enfin, quand je dis « je » cela inclut les 4 membres de notre petite famille bien sûr, vu que c’est souvent moi qui fait les courses pour nourrir toute la maisonnée.
Être locavore, c’est avant tout avoir envie de consommer des aliments cultivés ou produits dans un rayon de 150 à 200 kilomètres maximum*. On peut ainsi réellement savoir d’où provient la nourriture, puisqu’on achète bien souvent les produits directement aux petits producteurs locaux (que ce soit pour le lait, la farine, les fruits, les légumes ou la viande). On participe ainsi à l’économie locale, cela crée des liens. De même, on est obligé de manger des fruits et des légumes de saison. Donc, c’est aussi un outil pédagogique car mon fils de 3 ans sait que la fraise, c’est un fruit qui pousse en été tout comme les cerises et les abricots par exemple. On respecte donc les cycles de la nature et la planète (moins de carburant pour acheminer les produits, plus de diversité des écosystèmes, on produit aussi moins de déchets, moins d’emballages). Bref, les avantages sont nombreux.
Pour moi c’est aussi un jeu, une sorte de défi. Par exemple, comme nous allons déménager dans une nouvelle région, je commence déjà à mener ma petite enquête pour connaître tous les producteurs locaux. Nous avons déjà trouvé dans notre village un maraîcher bio, un minotier, il me reste à trouver un boulanger bio situé proche de chez nous, des céréales produites en Bourgogne ou dans l’Ain, etc. Chaque nouvelle adresse répertoriée est comme un petit trophée pour nous. Ça nous permet de rencontrer du monde, d’aller vers les gens (puisque je demande à toutes les personnes que je croise dans notre petit village de Bourgogne s’ils connaissent un producteur dans le coin). Et bien sûr, c’est très sympa et meilleur pour la santé d’essayer de tout faire soi-même, comme les pâtes, les gâteaux pour les enfants, le ketchup maison et j’en passe…
Sur ce principe, j’avais beaucoup aimé l’émission 200 km à la ronde diffusée cet été sur France 5, qui donnait plein de combines pour remplacer des produits ayant parcourus de nombreux kilomètres (comme le sucre) par des produits locaux (le miel par exemple). Des familles de la région toulousaine s’étaient prêtées au jeu, certaines avaient vu les bienfaits au bout d’un mois (meilleur bilan sanguin, perte de poids) et avaient décidé, suite à cette expérience, de changer radicalement leurs habitudes alimentaires.
Consommer local vous fera faire de nombreuses économies car si vous commencez à faire attention à ce que vous achetez, vous verrez que votre liste de courses se résumera à l’essentiel : Exit les gâteaux, les plats industriels ou les boites de conserve. Sur votre liste des courses, vous y trouverez essentiellement des produits frais : légumes, fruits, viande, œufs ou poisson (si vous en mangez), produits laitiers et enfin des céréales. Idéalement, pour être locavore, c’est quand même plus facile quand on a un jardin et un potager pour pouvoir être autonome (notre objectif pour 2013-2014).
Pour les locavores, chaque personne a le droit à l’exception Marco Polo, un produit qui vient de loin… Pour nous : Le thé, le chocolat, les fruits secs, les pâtes et céréales. Bref, je ne suis pas encore une locavore à 100% mais j’essaie de m’y rapprocher au maximum. Cela prend du temps de changer nos habitudes, d’éliminer certains produits qu’on avait l’habitude de consommer par exemple, de résister à la tentation (adieu crème de marron ardéchoise et ravioles de Romans). Mais c’est une belle expérience à vivre, de se dire qu’on se nourrit localement, qu’on peut connaitre la traçabilité alimentaire tout en faisant du bien à la planète. Et, bien sûr, du bien à nous même…
Marie-France Farré