Alors que la COP28 approche, un rapport alarmant de Greenpeace révèle que l'explosion des ventes de SUV annule les bénéfices climatiques des véhicules électriques.
SUV : 45 % des ventes totales de véhicules en 2022
Les SUV ont vu leurs ventes s'envoler de manière spectaculaire, remettant en question les avancées environnementales réalisées grâce aux véhicules électriques. En 2022, ces mastodontes de la route représentaient une part considérable du marché automobile mondial, avec 45 % des ventes totales de véhicules et 38 % dans l'Union européenne.
En 2021, les SUV ont été responsables de l'émission de plus de 900 millions de tonnes de CO2, une quantité si colossale qu'elle placerait cette catégorie de véhicules au sixième rang des plus grands pollueurs mondiaux si elle formait un pays. Plus préoccupant encore, les émissions de CO2 des SUV produits par des géants de l'automobile tels que Hyundai-Kia, Volkswagen et Toyota ont atteint 298 millions de tonnes en 2022. En comparaison, les émissions évitées grâce à l'utilisation de leurs véhicules électriques ne représentaient que 9 millions de tonnes.
Véhicule électrique : très polluant à la fabrication
Le rapport de Greenpeace montre les émissions de CO2 générées tout au long du cycle de vie d'un véhicule électrique, y compris lors de sa phase de production. Cette étape, qui comprend l'extraction du lithium et la production de la batterie, confère aux véhicules électriques un handicap en termes de pollution dès leur fabrication, comparativement aux véhicules thermiques. Il est estimé qu'un véhicule électrique doit parcourir entre 60 000 et 100 000 kilomètres pour compenser ce déficit initial.
Face à ces constats, Greenpeace interpelle les constructeurs automobiles, les exhortant à réduire la taille de leurs flottes de SUV tout en accélérant l'électrification de leurs modèles. L'ONG critique particulièrement l'idée des SUV électriques, qui, malgré leur motorisation plus propre, présentent une empreinte carbone plus élevée en raison de leur besoin accru en acier pour la production. Il faut trouver un équilibre entre les exigences du marché et la responsabilité environnementale.