Ho Chi Minh ville a lancé en 2004 un projet pilote de gestion et de recyclage des déchets ménagers. Mais ce qui manque, c’est une vraie volonté politique de s’attaquer à ce problème.
Soyez plus sérieux, Messieurs les politiques!
Ho Chi Minh ville a lancé en 2004 un projet pilote de gestion et de recyclage des déchets ménagers. Les autorités vietnamiennes expliquent des résultats pitoyables par 1 000 raisons. Mais ce qui manque, c’est une vraie volonté politique de s’attaquer à ce problème.
Les résidents de 6 districts de la capitale devaient recevoir des poubelles standardisées, leur permettant de faire le tri des déchets. La distribution n’a été effectuée que pour les habitants d’un seul des districts du projet pilote.
Une situation que les autorités expliquent par le manque de fonds consacrés au projet. Comment Tran Van Danh, le directeur du service d’hygiène du seul district qui a tenu promesse, a-t-il bien pu faire ?
Nous avons consacré 6 milliards de dôngs (environ 203 000 euros) à la question. La plupart des habitants du district ont eu une réponse très positive au nouveau système.
Les autres districts devraient s’en inspirer. Même si tout n’est pas parfait chez Monsieur Danh.
La mairie n’a pas légiféré sur la séparation des déchets, et il n’est pas possible de mettre des amendes à ceux qui ne se plient pas au tri. C’est un des points qui manquent pour améliorer les résultats du dispositif.
C’est justement le gouvernement municipal qui a relancé les travaux récemment. Il a demandé aux districts qui n’ont pas mis en place le système, de trouver des fonds pour y remédier. Problème :
Les budgets des districts sont très modestes, ils n’ont tout simplement pas les moyens de faire ce que leur demande l’administration centrale.
Réponse du comité central de la mairie :
Les districts peuvent faire appel aux fonds du privé.
Facile à dire.
Mais les autorités feraient bien de prendre le problème plus au sérieux qu’elles ne l’ont fait jusqu’à présent. Ho Chi Minh ville produit plus de 6 000 tonnes de déchets domestiques chaque jour. Ils sont principalement brûlés dans les diverses décharges de la ville. Mais les problèmes que cela génère sont nombreux et sérieux. Plus de 1 000 familles du district de Tan Binh, qui comporte plusieurs décharges, sont fortement incommodées par ces voisins ‘encombrants’, qui peuvent s’entasser sur plus de 10 mètres de haut. Huynh Van Phuoc fait partie de ces familles pauvres qui n’en peuvent plus.
Les odeurs sont insupportables. En plus, les camions viennent verser des ordures jusque très tard dans la nuit. On peut à peine dormir avant 2 heures du matin.
Il ajoute que les piles d’ordures polluent les nappes phréatiques, les infections sont rampantes, et beaucoup de résidents sont frappés par des maladies de peau ou de l’appareil digestif. Les quelques centaines de milliers d’euros nécessaires pour faire le premier pas du tri sélectif, sembleraient donc constituer un bon investissement.