Avec 15 millions d’habitants et une ruée vers la cité des paysans déshérités, Dhaka grossit sans fin. Mais les ressources sont limitées, et de plus en plus d’habitants s’entassent dans des bidonvilles sans eau ni emploi …
Sous l’effet d’une urbanisation ultra rapide, Dhaka risque d’exploser
Avec 15 millions d’habitants et une ruée vers la cité des paysans déshérités, Dhaka grossit sans fin. Mais les ressources sont limitées, et de plus en plus d’habitants s’entassent dans des bidonvilles sans eau ni emploi… Le Financial express s’inquiète pour le futur de la capitale.
Le nombre de personnes qui émigre vers la capitale augmente d’environ 6% par an. La population dans les quartiers urbanisés augmente à un rythme de 3%, alors que la population dans les bidonvilles augmente à une vitesse de 7%... 40% des habitants de la capitale vivent aujourd’hui dans les bidonvilles et la proportion ne fait qu’augmenter.
Avec des ressources naturelles et économiques limitées, Dhaka est menacée par cet afflux massif. Durant la prochaine décennie, les inégalités sociales ne peuvent qu'augmenter. Les services de base tels que la santé ou l’éducation vont pâtir de cette explosion démographique incontrôlée. On estime qu’environ 60% des habitants de la capitale seront privés de ces services d’ici à 10 ans. Aujourd’hui, déjà environ 2 millions de personnes, malgré leur emploi, ont du mal à trouver un logement dans des appartements décents. Inutile alors de décrire la situation de ceux qui n’ont pas de travail…
L’agitation sociale a déjà commencée. Fin 2010, ce sont les ouvrières des confections qui ont fait grève. Des groupes rivaux d’étudiants se sont aussi affrontés dans les rues. Autre problème dont le gouvernement a déjà totalement perdu le contrôle, la circulation automobile. Avec des embouteillages à tous les coins de rue et un ciel gris toute l’année, dur d’être optimiste quand on habite Dhaka. Depuis 1992, le nombre de véhicules en circulation dans la capitale a été multiplié par 10 ! Le parc automobile est constitué à 80% de tricyles, de minibus ou d’automobiles de vieilles générations extrêmement polluants.
Le chômage, la surpopulation et la pollution constituent un cocktail dangereux qui rend la ville invivable. Si rien n’est fait et que la classe politique se complait dans son inertie, ce n’est rien d’autre que l’explosion sociale qui attend Dhaka.