Début avril 2012, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) –Terre Solidaire lance SolidaireVille. Une application Facebook de micro-dons.
SolidaireVille, la solidarité sur Facebook
Début mai 2012, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) –Terre Solidaire lance SolidaireVille. Une application de micro-dons sur la plateforme sociale Facebook. La première ONG de développement française compte dessus pour toucher les 25-40 ans et communiquer sur les projets qu’elle soutient.
Depuis 1962 qu’il existe, le CCFD a toujours cultivé un regard un peu différent des autres ONG sur le développement.
Le responsable des relations grand public, Yann-Patrick Bazire, tient à affirmer la différence de l’association.
L’idée est que les gens ont un savoir-faire. Nous accompagnons les gens sur leurs propres projets. Nous nous plaçons toujours en réaction par rapport à une problématique de terrain, on se place à l’écoute des gens. Pour nous, le développement c’est autre chose que de donner ou de se placer en dominant.
Vers une «transformation sociale»
Se plaçant résolument dans la mouvance altermondialiste, l’association recherche «la transformation sociale», explique Yann-Patrick Bazire:
On ne veut pas seulement aider les agriculteurs à cultiver des patates, mais aussi les aider à s’organiser pour leur donner une capacité d’action, qu’ils expriment leurs revendications jusqu’à l’OMC s’il le faut.
Cette transformation sociale passe aussi par la sensibilisation et l’éducation au développement des Français. C’est là qu’intervient le nouveau projet de communication du CCFD: SolidaireVille. Une application Facebook lancée début mai 2012.
Toucher les 25-40 ans
C’est un test. Une action qui vise à sensibiliser la tranche des 25-40 ans, une partie de la population qu’on a du mal à toucher. Des personnes qui ne sont pas non plus dans une phase de générosité. Or, 90% de nos ressources proviennent de la générosité.
Pour les attirer, SolidaireVille s’inscrit sur une plateforme très largement utilisée par cette tranche d’âge, Facebook. Il prend le parti d’adopter un design très simple, dans la lignée du jeu farmville. Sur l’application, trois projets, trois décors différents.
Trois initiatives présentées
Fouta Djallon, en Guinée-Conakry, des petits paysans locaux décident de se regrouper au sein de la fédération des paysans du Fouta Djallon et se lancent dans la culture de pomme de terre. Aujourd’hui la «belle de guinée» nourrit, directement ou indirectement, 500 000 personnes. Les enfants de la région, libérés de la faim, retournent à l’école.
A Lima, au Pérou, une association, le MANTHOC, soutient les droits des enfants et adolescents travailleurs, tout en contribuant à leur éducation.
Au Sri-Lanka, une ONG Tamoule, WSU-HDO, intervient dans les plantations de thé pour améliorer les conditions des ouvriers. Création d’un syndicat, ouverture d’écoles…
Nous avons choisi de présenter ces trois projets car ils illustrent la diversité des actions que nous soutenons. Si ça fonctionne bien, nous ajouterons de nouveaux projets sur SolidaireVille.
Derrière le virtuel, le réel
Les internautes peuvent choisir de soutenir ces projets en achetant des cadeaux virtuels et les offrant à leurs amis. Tracteur, nourriture, sac de médicaments, l’application offre le choix, le tout entre 1 et 20€.
«Derrière chaque cadeau acheté, il y a un vrai don, donnant droit à des déductions fiscales», indique Yvannick Chataigné, du CCFD-Terre Solidaire.
Sous une interface conviviale et ludique, il y a de vrais enjeux.
C’est pour cette raison que les concepteurs ont choisi de garder des images fixes pour illustrer les projets. Avec deux paliers, à 500€ et 3 000€, où l’image change pour illustrer l’avancée virtuelle du projet. Virtuelle, car le don ne va pas à un projet spécifique.
Attention, «l’argent va dans le pot commun du CCFD», avertit Yvannick.
C’est une décision réfléchie et assumée. Nous ne souhaitons pas que les donateurs "choisissent leurs pauvres".
Gaspard Mathé