Le géant allemand de l'ingénierie Siemens déclare qu'en dépit des protestations des militants du climat, il conclura un accord pour aider à développer une énorme mine de charbon en Australie.
La mine controversée à ciel ouvert du Queensland, propriété du groupe indien Adani, devrait être opérationnelle l'année prochaine.
Le PDG de Siemens, Joe Kaeser, a déclaré que « nous aurions dû être plus sages à propos de ce projet », mais « nous devons être un fournisseur qui respecte ses engagements ».
Des militants du groupe Extinction Rebellion ont manifesté devant le siège de Siemens à Munich.
Des écologistes ont également protesté en Australie contre le projet de la mine Carmichael, considéré comme préjudiciable en raison de la contribution des combustibles fossiles au réchauffement climatique.
Une préoccupation internationale
Avec une production annuelle prévue pouvant atteindre 60 millions de tonnes, elle devrait devenir l'une des plus grandes mines de charbon au monde.
L'intensité des feux de brousse ravageant l'Australie a été liée à une canicule exceptionnelle, et de telles conditions ne seront que trop courantes si le monde reste tributaire du charbon et d'autres combustibles fossiles, selon les experts.
La Grande Barrière de Corail au large des côtes du Queensland suscite déjà d'énormes inquiétudes. En effet, de précieux coraux et étoiles de mer ont été tués par la pollution. On craint que la hausse des températures de la mer n'accélère la destruction des récifs coralliens.
L'Australie est le deuxième exportateur mondial de charbon thermique, après l'Indonésie.
Les partisans australiens du projet de mine Carmichael affirment qu'elle apportera des emplois indispensables aux régions rurales du Queensland.
Pression sur Siemens
Siemens dispose d’un contrat d'une valeur de 18 millions d'euros pour la fourniture d'équipements de signalisation ferroviaire pour la mine.
La militante climatique adolescente Greta Thunberg a exhorté Siemens à revoir le contrat, et les militants du « Friday for Future » (Vendredi pour l'avenir) prévoient de nouveau de manifester contre cet accord.
Dans un communiqué publié dimanche, M. Kaeser a déclaré que Siemens « partage fondamentalement l'objectif de rendre les combustibles fossiles redondants pour nos économies au fil du temps ».
Mais il a déclaré « qu'il n'y a pratiquement aucun moyen juridiquement et économiquement responsable de dénouer le contrat » avec Adani.
Siemens pourrait cependant se retirer à l'avenir « si notre client viole les obligations environnementales très strictes ».
Il a déclaré que Siemens mettrait en place « un conseil de développement durable efficace pour mieux gérer à l'avenir les problèmes environnementaux ».