Un sixième des déchets chinois sont issus d’emballages inutiles… Alors que les décharges sont surchargées et que les projets d’usines d’incinération sont rejetés par le public, les grandes villes chinoises songent à limiter cette source de déchets. Shanghaï a légiféré.
Shanghaï légifère contre les emballages excessifs
Un sixième des déchets chinois sont issus d’emballages inutiles... Alors que les décharges sont surchargées et que les projets d’usines d’incinération sont rejetés par le public, les grandes villes chinoises songent à limiter cette source de déchets. Shanghaï a légiféré.
Punir les industriels
C’est la première ville chinoise à franchir le pas. L’assemblée populaire locale a adopté un règlement qui punit les industriels et commerçants qui emballent trop richement leurs produits. Si l’un des trois critères suivants est dépassé, le commerçant se verra infliger une amende pouvant atteindre 50 000 yuans (près de 6100 euros) :
- L’emballage ne doit pas dépasser trois épaisseurs
- Le coût de l’emballage ne doit pas dépasser 20% de celui du produit emballé
- Les parties vides de l’emballage ne doivent pas dépasser 55% du volume total pour les alcools, 10% pour les produits d’alimentation courante et 60% pour les friandises et patisseries
La passion des Chinois pour les riches emballages s’est une fois de plus confirmée pendant la période du nouvel an qui vient de se terminer. Selon les commerçants : « plus c’est un gros paquet épais et coloré, mieux ça se vend »... Or selon les statistiques du gouvernement, un tiers des déchets domestiques du pays sont des emballages, dont la moitié sont considérés superflus. Pas étonnant donc que Shanghaï souhaite limiter les déchets venant de cette source.
Des habitudes bien ancrées
Malheureusement, les habitudes risquent d’être difficiles à changer. Les entreprises qui sont de gros consommateurs de petits cadeaux bien emballés à leurs employés, clients, partenaires, ... ne peuvent offrir un paquet trop petit, histoire de face... S’il est bien rempli de thé ou de pâtisseries, la facture est trop lourde. Mieux vaut donc offrir du vent, bien cartonné...
Les parlementaires de Shanghaï ont cependant une bonne nouvelle : au cours de leur travail précédant l’adoption du nouveau règlement, ils ont réalisé des enquêtes d’opinion sur le sujet. 90% des personnes interrogées sont favorables à l’adoption de ce nouvel outil coercitif. 80% des personnes ont spontanément cité la période du nouvel an comme le pire exemple de gaspillage en la matière. Le meilleur, c’est que certains industriels de l’emballage interrogés se sont montrés favorables au règlement. Selon le responsable d’une société d’emballage cartons – qui a tout de même souhaité garder l’anonymat -, « si les commerçants et les industriels n’y sont pas forcés, la situation ne fera qu’empirer. Les habitudes sont trop fortement implantées. Mais quand les porte-monnaie seront menacés, nul doute qu’elles ne changent rapidement »...