Le Sénat veut mettre fin à l’Agence Bio

Le 17 janvier 2025, une décision du Sénat de supprimer l’Agence bio, une structure essentielle pour l’agriculture biologique en France, a provoqué une onde de choc dans le secteur agricole. Cette mesure, visant à réduire les dépenses publiques, risque de bouleverser une industrie déjà fragilisée par une consommation en baisse.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 24 janvier 2025 à 16 h 45
Le Sénat met fin à l’Agence Bio

Le budget de l’Agence Bio supprimé, les agriculteurs mécontents

Créée en 2001, l'Agence bio a joué un rôle clé dans la promotion et la structuration du secteur biologique en France. Avec un budget annuel de seulement 2,9 millions d'euros, elle a notamment géré le Fonds Avenir bio, doté de 18 millions d'euros, destiné à soutenir des projets agricoles locaux, peut-on lire sur Consoglobe. Les spécialistes alertent sur les risques de dilution de cette expertise, car ses fonctions seraient éparpillées entre plusieurs entités, comme FranceAgriMer ou le ministère de l'Agriculture.

La suppression soudaine de l'Agence bio a été perçue comme un coup dur par de nombreux acteurs, notamment la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab), qui a qualifié la décision de « incohérente et brutale ». Les employés de l'Agence, au nombre de 23, ainsi que les agriculteurs biologiques, représentant 10,3 % de la surface agricole utile en France, se trouvent particulièrement affectés. Jean Verdier, président de l'Agence, exprime une vive inquiétude quant aux conséquences directes sur les agriculteurs.

Menace sur l'ambition bio 2027

Au-delà des implications immédiates, la suppression de l'Agence bio pose un sérieux défi à l'objectif du programme "Ambition Bio 2027", qui vise à porter à 18 % la part des surfaces agricoles bio en France. La réorganisation des campagnes de communication et la gestion des fonds pourraient être sévèrement entravées, ralentissant ainsi les avancées vers cet objectif ambitieux.

La situation actuelle a mobilisé diverses organisations, tant agricoles qu'écologiques, qui plaident pour un moratoire ou une réévaluation de la décision. Ces groupes soulignent les avantages environnementaux et sociaux de l'agriculture biologique, souvent omis dans les comparaisons avec l'agriculture conventionnelle. Ils mettent également en garde contre le risque de voir la France se démarquer négativement sur la scène internationale, notamment face à l'Allemagne qui intensifie ses investissements dans le bio.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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