Malgré une baisse importante des émissions de CO2 depuis 2015, le secteur du bâtiment peine à atteindre les objectifs ambitieux fixés par l’Accord de Paris pour 2050. Selon le dernier rapport de l’ONU Environnement publié lundi 17 mars, il est impératif d’accélérer la réduction de la consommation énergétique et des émissions carbone pour limiter le réchauffement climatique.
Le secteur du BTP doit rapidement réduire ses émissions selon l’ONU
Des progrès insuffisants vers la neutralité carbone
En 2024, pour la première fois depuis 2020, les émissions de CO2 du secteur du bâtiment ont enregistré une baisse. Une amélioration grâce à l'adoption de normes de performance énergétique plus strictes. Entre 2015 et 2023, la consommation d'énergie a été réduite de 10%. Toutefois, cette réduction reste loin de l'objectif de 18,2% nécessaire pour aligner le secteur avec les ambitions de neutralité carbone de l'Accord de Paris d'ici 2050.
Le secteur du bâtiment représente une part importante de la consommation énergétique mondiale, soit 32%, et contribue à hauteur de 34% aux émissions globales de CO2. Le rôle des matériaux comme le ciment et l'acier, qui sont responsables de 18% des émissions totales, est également critique.
Très peu de règles énergétiques dans le monde
Malgré la progression vers des bâtiments plus économes en énergie, une grande partie des nouveaux bâtiments à travers le monde ne suit aucune règle énergétique. « La moitié des nouveaux bâtiments dans le monde ne sont soumis à aucune règle énergétique », a indiqué Inger Andersen, directeur général de l'ONU Environnement dans un rapport annuel et repris par Francetvinfo. En effet, seulement 18% des pays ayant signé l'Accord de Paris ont fixé des objectifs quantitatifs pour ce secteur, et peu ont des stratégies détaillées pour y parvenir. La France se distingue en étant le seul pays avec des objectifs obligatoires pour le zéro carbone dans le bâtiment.
Le rapport de l'ONU pose le problème du financement. Il appelle à une augmentation des investissements, préconisant de presque doubler les fonds alloués au secteur pour atteindre 522 milliards de dollars (480 milliards d’euros) d'ici 2030. Cette augmentation est capitale pour mettre en place les transformations nécessaires et soutenir l'implémentation de technologies propres et de normes énergétiques rigoureuses à l'échelle mondiale.