Le Parlement uruguayen a adopté en 2013 une loi visant à transformer la totalité des eaux territoriales du pays en « sanctuaire pour les baleines et les dauphins ». Ce projet de loi est à l”initiative de l’Organisation pour la Conservation des cétacés (OCC), une organisation non gouvernementale locale qui cherche à assurer la protection de ces mammifères marins et promouvoir une nouvelle forme de tourisme dans ce pays.
Sanctuaire uruguayen pour baleines et dauphins : laissez les cétacés venir à moi
Le Parlement uruguayen a adopté en 2013 une loi visant à transformer la totalité des eaux territoriales du pays en « sanctuaire pour les baleines et les dauphins ». Ce projet de loi est à l'initiative de l'Organisation pour la Conservation des cétacés (OCC), une organisation non gouvernementale locale qui cherche à assurer la protection de ces mammifères marins et promouvoir une nouvelle forme de tourisme dans ce pays.
La population mondiale de baleines franches australes est en danger d'extinction. En 1800, on comptait environ 300 000 baleines au fond des océans. Traquées au cours des deux derniers siècles, en 1995, on estimait la population des baleines australes à 4 000 individus. Mais, grâce à des législations visant la protection de l'espèce, ce chiffre est à nouveau en train d'augmenter, une estimation d’environ 7 % par an. Une fois par an, entre les mois de juillet et octobre, un grand nombre de baleines franches australes en cours de migration vers le Sud, s'approchent des côtes.
Sanctuaire uruguayen pour baleines et dauphins
Le calme du littoral uruguayen est idéal pour l'accouplement, la mise à bas et la préparation des baleineaux à la fin de migration. La chasse, l'observation trop proche et la destruction de leur habitat naturel perturbaient les mammifères dans leur parcours migratoire.
Avec la loi adoptée par le Parlement en septembre, les cétacés trouveront désormais, au sein des eaux territoriales uruguayennes, un havre de paix, où ils pourront se reproduire et mettre bas en toute tranquillité.
La loi stipule que « les eaux territoriales et la zone économique exclusive de la République d'Uruguay » sont désormais déclarées « sanctuaire pour les baleines et les dauphins ». L'objectif est « d'assurer la présence de cétacés dans ces eaux » afin d'assurer « la reproduction et les migrations » de ces espèces menacées, qui, lors des grandes périodes migratoires se rapprochent du littoral.
En effet, selon l’Organisation pour la Conservation des cétacés (OCC), entre juillet et octobre, ce sont 26 espèces de cétacés qui se retrouvent dans les eaux territoriales du pays pour se reproduire. Parmi ces espèces, on compte des dauphins franciscains, des orques et des baleines franches australes, peut-être l'espèce la plus vulnérable.
La loi interdit également toute activité pouvant nuire au bien-être et conduire à la mort de ces espèces. Sont donc condamnés la chasse, l'agression, la capture, la possession, la commercialisation ou encore le transport de tout cétacé se trouvant dans les eaux territoriales uruguayennes.
Les sanctuaires pour les baleines dans le monde
L'Uruguay n'est pas le premier pays du continent à faire de ses eaux territoriales un sanctuaire pour les baleines. En Amérique Latine, l'initiative avait déjà été prise par le Brésil, le Chili, le Mexique, le Costa Rica, le Panama et la République Dominicaine.
Ces derniers font partie des pays en faveur de la protection et conservation des cétacés au sein de la Commission Baleinière Internationale (CBI). L'Uruguay a rejoint la commission en 2007 après 22 ans d'absence. Les pays latino-américains ainsi que l'Afrique du Sud ont proposé deux fois, en l'espace de onze ans, un projet pour sanctuariser l'Atlantique Sud. Le Japon, toujours en tête de l'opposition, revendique la nécessité d'une pêche à la baleine « à des fins scientifiques ».
A défaut d'une sanctuarisation de tout l'Atlantique Sud, deux sanctuaires baleiniers océaniques existent déjà : le sanctuaire baleinier de l'Océan Indien, inauguré en 1979, et le sanctuaire baleinier de l'Océan Austral, instauré en 1994. Encore une fois, le Japon tente de faire marche arrière et dénonce l'existence des deux sanctuaires existants, comme en 2004 où le gouvernement nippon a tenté d'invalider l'existence du sanctuaire baleinier de l'Océan Austral.