Pour Fabio Pierdomenico, professeur de Droit Environnemental, la politique de tri sélectif puis de recyclage des déchets manque de moyens mais aussi d’une prise de conscience. Plutôt assimilé par les élites qui voyagent hors des frontières et …
recycle moins d'1% de ses déchets
Pour Fabio Pierdomenico, professeur de Droit Environnemental, la politique de tri sélectif puis de recyclage des déchets manque de moyens mais aussi d'une prise de conscience. Plutôt assimilé par les élites qui voyagent hors des frontières et pratiqué dans les beaux quartiers, le tri séléctif n'est pas encore présent partout dans la ville. Quant aux municipalités, elles ne perçoivent pas son apport fondamental dans la lutte contre les inondations et les enfouissements sauvages.
Les investissements ont stagné ces trois dernières années et, par conséquent, on constate un manque flagrant de centres de tri. Le budget de 6 millions de R$ (2,5 millions €) a été voté mais les emplacements des sites sont encore en phase d'analyse.
Même constat en ce qui concerne la collecte, où seulement 7% des camions sont destinés aux produits recyclables. La municipalité se défend, assurant que les budgets ont fortement augmenté lors de son mandat, multipliant par 8 la quantité de déchets recyclés par rapport à l'époque de Marta Suplicy, ancienne Maire de la ville.
Bref, les politiques se rejettent la faute, et, comme souvent au Brésil, les engagements ne sont pas tenus. L'objectif de généraliser le tri sélectif à tous les districts de São Paulo, initialement fixé à 2007, a été repoussé à 2012. 1/3 du territoire n'en bénéficierait pas, et même dans les sous-préfectures dites couvertes, les camions ne passent pas partout.
Outre les déficiences dans la collecte, la ville souffre de sous-équipement en bacs de triages. Dans certains nouveaux quartiers, les immeubles poussent comme des champignons mais aucun bac de triage n'est installé. C'est alors aux habitants de prendre le relais, souvent des jeunes qui ont eu l'opportunité de vivre à l'étranger, où ils ont acquis des réflexes de tri. C'est ainsi que Dalva, après un temps passé à Londres, a réussi à convaincre les co-propriétaires de son immeuble de la nécessité d'allouer un local au stockage des produits recyclables. Mais elle constate que cela ne suffit pas, car tout le monde ne trie pas, ou ne trie pas correctement. Il y a encore beaucoup d'étapes à franchir dans ce domaine au Brésil, à São Paulo comme ailleurs.