En ce moment même, à Delhi, se tient l’exposition Methane-to-Market, campagne mondiale sur la récupération du méthane.
Encore un effort, messieurs les politiques!
En ce moment même, à Delhi, se tient l’exposition Methane-to-Market, campagne mondiale sur la récupération du méthane. Objectif de cette deuxième édition : inciter les pouvoirs publics à mettre de l’huile dans les rouages et à élaborer les politiques qui manquent à la mise en œuvre de cette solution.
Le problème posé par le méthane aujourd’hui pourrait se résumer en deux mots : pollution et gaspillage. Petit rappel. Ce gaz, qui est un des composants primaires du gaz naturel, est un gaz à effet de serre produit par les houillères, les décharges, le pétrole et l’agriculture. Pourtant, s’il était récupéré, il pourrait servir d’alternative verte aux autres combustibles. Cependant son exploitation demeure largement insuffisante et il reste du chemin à parcourir pour qu’il suscite l’intérêt des gouvernements et des entreprises. C’est là l’objectif de la campagne lancée par la Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie indienne (FICCI) qui tient son deuxième salon « Methane-to-Market » (M2M) à Delhi cette semaine.
L’an passé, M2M, un partenariat international public-privé, avait surtout contribué à informer sur la question globale du méthane et à alerter le public. Des pays émergents ont depuis manifesté leur intérêt pour cette ressource en laquelle ils voient une occasion de se développer. L'Égypte et le Ghana sont les derniers arrivés dans cette initiative, qui regroupe aujourd’hui 33 nations partenaires.
Parmi eux figure l’Inde, largement pionnière. Elle a en effet déposé 136 projets de développement propre (CDM) auprès de l'organisme des Nations Unies chargé du réchauffement climatique (UNFCCC), aussi bien pour éviter les émissions de méthane que pour le capturer ou l'exploiter. Avec ces projets, on pourrait réduire environ 26 millions de tonnes d'équivalent en dioxyde de carbone, ce qui représente 6% du total mondial envisagé avec les projets de CDM au niveau planétaire.
Il reste toutefois à étendre la pratique de la récupération du méthane. Or, les choses restent compliquées en la matière. Le secrétaire adjoint au ministère indien du Pétrole et du Gaz naturel, D.N. Narasimha Raju attribue la situation au fait que l’on manque cruellement de mesures au niveau financier, institutionnel, documentaire et législatif qui favoriseraient sa mise en application.
Mais lorsque les politiques auront pris conscience "de l'ampleur des émissions de méthane et (de) la valeur du combustible perdu", selon l’ancien président de la FICCI, Y.K.Modi, on devrait voir les obstacles se lever très vite.
L’appât des profits motivera-t-il davantage la mise au travail des décisionnaires que la simple peur des bouleversements climatiques?