Le changement climatique est souvent associé à la hausse des températures terrestres, aux catastrophes naturelles et à la fonte des glaciers. Pourtant, ses conséquences ne se limitent pas à notre planète. Des chercheurs de l’université de Birmingham révèlent aujourd’hui que l’espace proche est lui aussi impacté. Nos émissions de gaz à effet de serre modifient la thermosphère, la couche située entre 300 et 1 000 km d’altitude. Ce phénomène pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir des satellites et la gestion de l’espace.
Le réchauffement climatique ne s’arrête pas à la Terre
Une atmosphère qui se contracte sous l'effet du climat
La thermosphère, habituellement soumise à des perturbations temporaires causées par l'activité solaire, subit désormais un changement plus durable. En retenant le rayonnement infrarouge près de la surface terrestre, les gaz à effet de serre augmentent la température de la basse atmosphère. Mais à mesure que la chaleur se dissipe par conduction, la haute atmosphère se refroidit. Conséquence : la thermosphère se contracte, devenant moins dense dans la région où opèrent la plupart des satellites en orbite terrestre basse.
Une thermosphère moins dense signifie une résistance moindre pour les objets en orbite basse. Les satellites, au lieu de perdre progressivement de l'altitude avant de retomber dans l'atmosphère, restent plus longtemps en suspension. Si cela peut sembler avantageux, cette situation pose un problème majeur : l'accumulation de débris spatiaux. « La diminution de la densité réduit la traînée sur les débris spatiaux, prolongeant ainsi leur durée de vie en orbite et créant un risque persistant de collision avec d’autres satellites, augmentant ainsi le danger de génération en cascade de nouveaux débris », ont ainsi écrit les chercheurs dans leur étude publiée dans la revue Nature Sustainability.
Une menace pour la sécurité de l'espace
Actuellement, plus de 8 000 satellites gravitent autour de la Terre. Avec une thermosphère plus fine, les débris spatiaux se dissipent moins rapidement, augmentant ainsi le risque de collision. Une seule collision peut créer des milliers de fragments, menaçant les autres satellites et compliquant les missions spatiales futures.
Les prévisions sont alarmantes. Selon les chercheurs, d'ici 2100, la capacité de la région à accueillir des satellites pourrait diminuer de 50 à 66 %. Avec l'essor des technologies spatiales et notre dépendance croissante aux satellites pour les communications, la navigation et la météorologie, cette situation pourrait rapidement devenir critique. Matthew Brown, principal auteur de l'étude, souligne l'importance de prendre en compte la durabilité à long terme de l'espace avant qu'il ne devienne inutilisable.