Devant le constat d’échec des solutions décidées à Kyoto et à Copenhague, des scientifiques plaident pour une approche plus pragmatique des problèmes. Pour relever le défi, les politiques doivent prendre en compte tous les …
la réduction des émissions n’est pas la solution unique contre le réchauffement climatique
Devant le constat d’échec des solutions décidées à Kyoto et à Copenhague, des scientifiques plaident pour une approche plus pragmatique des problèmes. Pour relever le défi, les politiques doivent prendre en compte tous les aspects de la vie. Et notamment la lutte contre la pauvreté.
Ces travaux scientifiques n’ont pas fait grand bruit. Et pourtant, ils pourraient remettre radicalement en question les politiques climatiques en vigueur depuis une vingtaine d’années. Début mai, un groupe de scientifiques de renommée internationale a publié une étude : le Rapport Hartwell, publié par la London School of Economics et l’université d’Oxford. Il préconise une approche radicalement différente des solutions adoptées jusqu’à ce jour. Son postulat ? Pour enrayer le changement climatique, il faut s’attaquer à une multitude de problèmes. La réduction des émissions seule n'est plus suffisante.
En effet, la lutte contre la pauvreté sur toute la planète donnerait bien plus de résultats que les politiques climatiques actuelles, qui ne s’occupent que des dérèglements du climat.
Selon l’un des auteurs du rapport, le chercheur Finlandais Atte Korhola,
il faut sortir de la "logique du tout-compris" du Protocole de Kyoto pour parvenir à la réduction des émissions. Au lieu d’une seule "méga-solution", il faut penser en termes d’objectifs multiples, pragmatiques, et d’intérêts politique.
Or pour que les politiques climatiques garantissent la dignité humaine, cela suppose d’enrayer la pauvreté, de favoriser l’accès de tous à l’énergie et d’améliorer l’efficacité énergétique dans toutes les régions du monde.
Plutôt que de lutter contre les émissions, il faut développer de plus en plus de sources d'énergie sans CO2, qui soient moins chères que les combustibles fossiles, préconise encore Korhola, en rappelant que 40% des émissions ne sont pas composées de dioxyde de carbone.
Par ailleurs, il importe de distinguer entre les émetteurs à long terme de Co2 et les émetteurs à court terme. De même, il serait judicieux de séparer les politiques énergétiques des politiques climatiques.
Mieux que le système actuel d’échanges de quotas d’émissions, il faudrait financer ces innovations avec une taxe carbone ciblée, collectée par un fond international.
En outre, il faut axer les politiques climatiques selon des domaines précis : qualité de l’air, utilisation des sols et des forêts, etc. chaque domaine étant traité à part, précise le chercheur.
Ce n’est pas la 1ère fois que l’on assiste à cet effacement des frontières entre l’économique et l’écologique.
Dépassera-t-on désormais le cadre théorique ? Les conclusions du rapport Hartwell devraient être évoquées lors du sommet du G8, affaire à suivre...