Le Brésil est frappé d'une vague de chaleur extrême, avec des températures ressenties qui ont dépassé la barre des 62°C le dimanche 17 mars 2024, conséquence directe du réchauffement de la planète et de l'intensification du phénomène El Niño. Le sud du pays s'attend pour sa part à faire face à des inondations.
Le Brésil croule sous des températures extrêmes
Rio de Janeiro vit un été historique, avec des températures ressenties dépassant l'imaginable. Le quartier de Guaratiba, à l'ouest de la ville, et parmi les plus pauvres de Rio de Janeiro, a enregistré un pic à 42°C Celsius et de 62,3°C en températures ressenties dimanche 17 mars 2024. Un record absolu depuis le début des mesures en 2014. « Évitez toute exposition prolongée au soleil. Hydratez-vous ! », conseillent les autorités brésiliennes, qui s'attendent à ce que les températures ne baissent pas avant le mercredi 20 mars.
⚠️ RECORDE SENSAÇÃO TÉRMICA | Hoje (17/03), a estação Guaratiba atingiu o maior valor de Sensação Térmica desde o início dos registros do@AlertaRio, chegando a 62,3°C. Evite exposição prolongada ao Sol. Hidrate-se! pic.twitter.com/sz0S1HGvAG
— Sistema Alerta Rio - Prefeitura do Rio (@AlertaRio) March 17, 2024
Les 6 millions d'habitants de Rio de Janeiro cherchent désespérément de la fraîcheur, provoquant des bouchons d'une vingtaine de kilomètres en direction des plages. « J’ai très peur que cela empire, car la population augmente beaucoup et la déforestation est très importante en raison de l’augmentation du nombre de logements », s'inquiète une habitante de Rio de Janeiro. Ces températures extrêmes ne s'arrêtent pas à Rio de Janeiro, l'ensemble du Brésil suffoque sous des minimales comprises entre 30 à 35°C.
Des inondations dans le Sud
Pendant que Rio étouffe, le sud du Brésil affronte une menace d'un autre type : les inondations. L'État du Rio Grande do Sul, déjà éprouvé par un « dôme de chaleur extrême » en février 2024, en provenance de l'Argentine, se prépare à des précipitations anormalement élevées qui pourraient atteindre les 500 mm. Uruguaiana, ville frontalière avec l'Argentine, se trouve déjà sous les eaux et vient de déclarer l'état d'urgence.
Ces phénomènes climatiques extrêmes, qu'il s'agisse de vagues de chaleur ou d'inondations, ne sont pas isolés. Ils s'inscrivent dans un contexte d'intensification du phénomène El Niño, un cycle climatique naturel caractérisé par le réchauffement des eaux de surface dans l'océan Pacifique équatorial. Ce dernier, particulièrement intense cette année, a frappé à plusieurs reprises le cône sud de l'Amérique latine, provoquant des incendies de forêt au Chili. Pour les experts, il n'y a pas de doute, ces phénomènes météorologiques extrêmes sont une conséquence directe du réchauffement de la planète. Avec une hausse des températures de +1,2°C depuis l'ère préindustrielle (entre 1850 et 1900), celles-ci ont continué d'augmenter d'environ 0,08°C par décennie, avec une accélération depuis les années 1990 : +0,18°C par décennie.