L’Inde entière a été ulcérée par le verdict prononcé le 7 juin après un procès de 23 ans relatif à la tragédie de Bhopal. Les familles des victimes ont pendu les effigies des accusés dans la rue. Un ministre a dévoilé l’installation prochaine …
Réaction virulente face au jugement des responsables de la catastrophe industrielle de Bhopal
L’Inde entière a été ulcérée par le verdict prononcé le 7 juin après un procès de 23 ans relatif à la tragédie de Bhopal. Les familles des victimes ont pendu les effigies des accusés dans la rue. Un ministre a dévoilé l’installation prochaine à Bhopal de la première Cour environnementale nationale afin que les victimes de telles catastrophes puissent obtenir de rapides dédommagements. Enfin, le débat législatif en cours sur la responsabilité civile des accidents nucléaires devrait aussi prendre en compte l'impact de ce jugement .
2 décembre 1984 à Bhopal, capitale de l’état du Madhya Pradesh. Dans une usine de Union Carbide India Ltd. (UCIL), un accident conduit à une fuite de gaz létaux. Plusieurs milliers de civils aux alentours sont tués sur le coup. Depuis, les victimes mutilées se comptent par dizaines de milliers et les habitants de Bhopa continuent de boire une eau polluée.
Warren Anderson, PDG de la société mère américaine et premier accusé par la justice indienne, a quitté le pays quelques jours après la catastrophe. Il s’est depuis refusé à toutes les demandes de comparution devant les tribunaux du pays. M. Anderson, citoyen des États-Unis, avait à l'époque approuvé les standards de sécurité de l’usine.
8 autres fonctionnaires de la société ont par ailleurs été inculpés, tous de nationalité indienne. Ils ont été condamnés à 2 ans de prison ferme.
Les familles de victimes ont crié au scandale et rappellent leur douleur.
'Mon mari était un entrepreneur, ses affaires marchaient bien. La catastrophe a affecté sa vision et a créé des problèmes respiratoires. On a dépensé des sommes mirobolantes pour le sauver, mais il nous a quitté quand même. Depuis nous vivons dans la misère'. Un autre : 'j’ai perdu ma fille aînée dans la catastrophe. Depuis, 35 autres membres de ma famille sont décédés'.
Le ministre de l’environnement Jairam Ramesh a aussi été ulcéré par ce verdict. Il a déclaré l’accélération de la mise en place d'une Cour environnementale nationale (National Green Tribunal). Le premier tribunal de cette cour sera ainsi symboliquement situé à Bhopal :
Ces tribunaux sont compétents pour les affaires civiles concernant l’environnement. Et je peux vous garantir que leurs verdicts ne se feront pas attendre pendant 20 ans.
Enfin, ce verdict tombe au moment même où le parlement examine un projet de loi sur la responsabilité civile des parties impliquées en cas d’accidents nucléaires. Les défendeurs d’une loi stricte se sont fait entendre : ils souhaitent que tout soit mis en place pour que la catastrophe Bhopal ne se reproduise jamais !
Pour en savoir plus, The Hindu et Indian Express
Voir aussi :
Les familles de victimes pendent des effigies des accusésici
La réaction du ministre de l’environnementici
L'influence sur le projet de loi de la responsabilité dans les accidents nucléairesici
Documentaire de la chaîne télévisée Planète :