Rouler en voiture électrique, un rêve lointain ? Plutôt une opportunité longtemps repoussée par les rois du pétrole et les constructeurs automobiles, selon ce documentaire. Cette technologie d’avenir pourrait déjà être sur les routes, …
Qui a tué la voiture électrique? (2006)
Rouler en voiture électrique, un rêve lointain ? Plutôt une opportunité longtemps repoussée par les rois du pétrole et les constructeurs automobiles, selon ce documentaire. Cette technologie d’avenir pourrait déjà être sur les routes, si seulement la volonté des industriels et des politiques avait suivi.
Synopsis : Un constructeur automobile qui détruit sa voiture alors que sa technologie a dix ans d’avance, vous y croyez ? C’est ce que fit General Motors en 2001 avec l’EV1 (Electric Vehicule n°1), une voiture électrique révolutionnaire mise en circulation en 1996, capable de rouler « assez vite pour recevoir une amende », selon Tom Hanks, l’un des conducteurs. Et assez loin pour couvrir les besoins quotidiens de tout le monde. Alors pourquoi, tel « Saturn » (la marque qui louait les EV1), GM a dévoré son « enfant », alors que la demande des clients était réelle ? La réponse est en fait assez simple : beaucoup de gens n’avaient pas intérêt à ce que les véhicules électriques remplacent ceux à essence. Car l’électricité est disponible pour tous et peut être produite par tout le monde, pas l’essence.
Contexte : Le film peut se résumer à une histoire de lobbies : celui des groupes pétroliers bien sûr. Mais aussi du gouvernement de Californie qui a renoncé au bout de huit ans à ses lois environnementales votées en 1993. Et surtout de l’Etat fédéral, alors dirigé par Georges W. Bush, étroitement lié à ces lobbies, ainsi que les autres membres de son administration (en particulier Dick Cheney et Condoleeza Rice), qui n’a pas hésité à faire pression sur le gouvernement de Californie en jugeant les lois environnementales « anticonstitutionnelles ». Il faut aussi y impliquer la lâcheté de GM, qui a préféré abandonner ce programme prometteur mais trop cher à court terme… pour vendre des Hummers. Et le cynisme des pays producteurs de pétrole, Arabie Saoudite en tête, qui ont préféré diminuer le prix du baril pour ne pas perdre de clients. Plus incroyable encore, on découvre que la technologie concurrente de pile à combustible a été poussée en avant par les pétroliers et les constructeurs, car il est plus profitable de substituer l’hydrogène que l’électricité au pétrole tant qu’on reste producteur. On apprend enfin que la voiture électrique est en fait aussi ancienne que la voiture à essence, et n’a rien d’un prototype. Quand on constate aujourd’hui les résultats de Toyota avec ses voitures hybrides, alors que GM a vu ses ventes dégringoler au point de risquer la faillite, on peut se demander si ce n’était pas une terrible erreur non seulement écologique, mais aussi économique, qui a été commise.
De son côté, le film a remporté le prix spécial du Jury de Telluride et le prix de l’audience du festival international de Camberra. Il faut croire que le message est passé car depuis, avec le retour en force des véhicules électriques, l’implication de constructeurs comme Renault-Nissan et la venue de nouveaux véhicules comme la Tesla, Chris Paine vient de réaliser un nouveau film : La vengeance de la voiture électrique (Revenge of the electric car). Une résurrection miraculeuse qui donne raison d’espérer.
Pour plus d'information:
- Site du film: Who killed the electric car ?
- Site de film: Revenge of the electric car