Construire durable, sans faire du greenwashing ? Les architectes de l’Université Ibéro Américaine (UIA) ont décidé d’aiguiller les constructeurs dans leur choix en publiant un guide du développement urbain durable, particulièrement des matériaux écologiques.
Quels sont les vrais matériaux verts?
Construire durable, sans tomber dans le panneau du greenwashing ? Pas si simple. Les architectes de l’Université Ibéro Américaine (UIA) ont décidé d’aiguiller les constructeurs dans leur choix en publiant un guide consacré au développement urbain durable, et plus particulièrement aux matériaux écologiques.
La construction, facteur de pollution
Avec les transports, la construction représente actuellement l’une des principales sources de pollution, d’émission de CO2 et, surtout, de consommation d’énergie. L’exode rural au niveau mondial a déjà attiré la moitié de l’humanité vers les villes, et l’urbanisation durable apparaît aujourd’hui comme un défi majeur.
En l’absence d’un cadre législatif approprié et face aux stratégies de marketing souvent trompeuses de l’éco-business, il devient difficile pour le consommateur de s’y retrouver.
C’est ce constat qui a amené le Département d’architecture de l’Université Ibéro Américaine à lancer le projet "Les matériaux verts au Mexique : Un guide pour le développement urbain soutenable", auquel ont participé des experts environnementaux, des urbanistes, des ingénieurs, des chimistes, ainsi que le Centre d’analyse de cycle de vie et de conception durable.
L’objectif de cette initiative est double : il s’agit non seulement d’évaluer et de faire connaître les matériaux écologiques disponibles au Mexique, mais également d’orienter les politiques publiques visant à promouvoir de meilleures pratiques dans le domaine de la conception et de la construction de bâtiments.
Les matériaux verts : définition
Sont considérés comme écologiques les matériaux dont le processus d’extraction, la fabrication, la mise en œuvre et l’élimination présentent un faible impact environnemental. Ils doivent également être viables économiquement, faire appel à une main d’œuvre locale et ne pas affecter la qualité de vie des êtres vivants avec lesquels ils entreront en contact au cours de leur vie utile.
Ces contraintes ont amené les architectes de l’UIA à considérer une multitude de critères :
Matière :
- Renouvelable
- Locale
- Recyclée
Fabrication :
- Sans danger pour les ouvriers
- Réutilisation des déchets en début de chaîne
- Non toxicité
- Fabrication nationale
Distribution :
- Distance de transport du matériau
Réutilisation :
- Utilisable pour la fabrication de matériau neuf
- Recyclable
Mise en œuvre :
- Sans danger pour les travailleurs
- Économie de ressources, d’énergie
- Amélioration de la qualité de vie (ombre, lumière, température, qualité de l’air, création de biodiversité…)
On voit donc qu’il n’existe pas de matériau vert universel, puisqu’au-delà des simples performances techniques (qui se traduiront par exemple par une meilleure efficacité énergétique), c’est l’ensemble du cycle de vie du produit qui doit être pris en compte.
Matériau écologique par excellence, le bois ne pourra pas faire l’affaire s’il doit parcourir plusieurs milliers de kilomètres avant d’arriver à bon port. De la même manière, un matériau offrant un pouvoir isolant exceptionnel n’aura aucun intérêt si son élimination ne peut être menée à bien sans générer une pollution importante.
Les spécialistes de l’UIA ont recensé la totalité des entreprises proposant des matériaux verts au Mexique, et mettront en ligne ces informations au cours des mois à venir. Ce nouveau site internet permettra également de visualiser les évaluations de l’ensemble des matériaux analysés jusqu’à présent.