Pour répondre aux ‘aberrations’ du gouvernement libéral du Québec dans le dossier de l’énergie, une dizaine d’organismes environnementaux présents au Québec ont créé le mouvement Vigilance Énergie.
Le gaz de schiste objet de toutes les attentions
Pour répondre aux 'aberrations' du gouvernement libéral du Québec dans le dossier de l'énergie, une dizaine d'organismes environnementaux présents au Québec ont créé le mouvement Vigilance Énergie. Et dimanche dernier, c’est sous les cris des manifestants que le Premier Ministre Jean Charest a ouvert à Montréal le Congrès Mondial de l’Énergie 2010.
La rentrée s’annonce particulièrement énergique au Québec. Longtemps admiré pour ses avancées en matière d'hydroélectricité, l’image de la province francophone du Canada est ternie cet automne par le dossier sur le gaz de schiste.
Aux États-Unis, soixante-deux présidents d’organismes scientifiques ont sollicité le gouvernement Obama pour soumettre l'exploitation des gaz de schiste à une évaluation écologique ; notamment en raison de l'impact de cette activité sur l'eau. Le jeudi 9 septembre, l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a demandé aux principales compagnies d'extraction de gaz naturel de dévoiler le nom des produits chimiques qu'elles utilisent.
Au Québec en revanche un scénario tout à fait inverse se dessine. Avant même d’avoir effectué des analyses validant ou non le bien-fondé de l’exploitation du gaz de schiste, et d’avoir voté une loi pour encadrer cette industrie, plusieurs sociétés d'exploration ont obtenu 600 permis de forage du gouvernement. Rarement le principe de précaution n’a été autant ignoré.
Le problème c’est que le développement accéléré des exploitations du gaz de schiste pourrait compromettre le bilan des gaz à effet de serre du Québec dont le gouvernement Charest est si fier. Selon les conclusions d’une 'évaluation préliminaire' sur les émissions de GES de la filière des gaz de schiste orchestrée par le professeur Howart, la filière du gaz naturel serait aussi polluante et aussi néfaste pour le climat que le charbon, le pire de tous les combustibles fossiles connus jusqu'ici.
Par ailleurs,
les Québécois se font escroquer car le gouvernement de la Colombie-Britannique a reçu 1 000 fois plus d’argent des droits d’exploration que le Québec en droit d’exploration en 2008 et 2009, nous informe Daniel Breton, le président de Maîtres chez nous au XXIe siècle.
Répondant à l'initiative de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), à l'origine du dossier des gaz de schiste, Greenpeace, Maîtres chez nous au XXIe siècle (MCN-21), Nature Québec, la Fondation Rivières, Mobilisation gaz de schiste et Sortir le Québec du nucléaire ont décidé d'unir leurs forces pour échanger de l’information et en fournir aux citoyens sur les politiques énergétiques. L’organisme réclame un moratoire sur la production gazière et pétrolière au Québec, ainsi que la tenue d'audiences 'génériques' et non locales.
Dimanche dernier, lors de l’ouverture du Congrès Mondial sur l’Énergie qui se tient cette année à Montréal, Greenpeace – en collaboration avec une trentaine de groupes – a mobilisé plusieurs centaines de personnes pour protester contre l'exploitation des ressources naturelles au Québec. Et ce n’est que le début. Des manifestations d’envergure se préparent actuellement dans la province.