Des statistiques mirobolantes ont été présentées à l’occasion des quatre ans d’interdiction de la distribution gratuite de sac plastiques dans les supermarchés. Économie de pétrole, réduction de la “pollution blanche”… mais le tableau n’est pas si resplendissant que ça.
Quatre ans après: l’interdiction du sac plastique a-t-elle fait ses preuves?
Des statistiques mirobolantes ont été présentées à l’occasion des quatre ans de l’interdiction de la distribution gratuite de sac plastiques dans les supermarchés. Économie de pétrole, réduction de la "pollution blanche"... mais le tableau n’est pas si resplendissant que ça.
4 ans d'interdiction
Le 1er juin 2008, la production et la distribution de sac plastiques ultra-fins (épaisseur inférieure à 0,025 mm) étaient interdites en Chine. La vente de sacs plastiques d’une épaisseur supérieure restait autorisée.
Récemment, un officiel de la Commission nationale du développement et de la réforme a présenté une batterie de statistiques censées prouver l’efficacité de la mesure. L’économie de plastique due à cette mesure se monterait ainsi à 800 000 tonnes. Cela correspond à une économie de pétrole de 4,8 millions de tonnes, soit un huitième de la production annuelle de Daqing, le plus grand champ de pétrole chinois.
Une loi pas toujours respectée
Ces chiffres encourageants ne doivent toutefois pas cacher une triste réalité. Tout d’abord, la loi n’est pas respectée partout. Si les grandes chaînes de distribution s'y conforment à la lettre (mais non à l’esprit, comme expliqué plus loin), les commerces de quartier et surtout les marchés traditionnels distribuent encore allègrement des sacs très fins. Les grands supermarchés n’hésitent pas à encourager la vente de sacs plastiques d’une épaisseur réglementaire. La consommation de sacs plastiques dans le commerce, après une baisse significative au lendemain de la promulgation de la loi de 2008, est repartie à la hausse pour retrouver en 2012 le niveau d’il y a 4 ans.
Des habitudes difficiles à changer
« Je passe souvent par le supermarché en revenant du travail. Ça dépend des jours. Et je ne vais pas prendre un panier en osier avec moi tous les jours, non ? Donc quand la caissière me propose un sac plastique, je lui dis oui. Sans hésiter, étant donné que ça coûte quelques centimes ».
Les habitudes de Madame Zhang, sont malheureusement partagées, et difficiles à déconstruire. Une caissière dans un magasin d’une marque internationale confirme :
« Juste après la nouvelle loi, on avait la consigne de proposer systématiquement des sacs plastiques en précisant que c’était payant. Maintenant, si on oublie de le faire, les clients nous en demandent ».
Le problème, c’est qu’aucun produit susceptible de remplacer le sac plastique à fonctionnalité identique n’est disponible. Seules les personnes sensibles à la protection de l’environnement pensent à prendre un sac épais qu’elles réutilisent avant d’aller faire leurs courses. Et ce type de personnes, bien qu’il augmente sans doute, reste encore bien trop faible dans la Chine surpeuplée…