Le café, boisson incontournable de nos matins pressés ou de nos moments de détente, pourrait bientôt coûter bien plus cher qu’aujourd’hui. Depuis plusieurs mois, les prix des grains d’Arabica et de Robusta s’envolent, battant des records historiques. Si cette hausse inquiète les amateurs de café, elle est surtout révélatrice de problématiques globales : une demande mondiale qui explose et des conditions climatiques de plus en plus imprévisibles. Pourquoi le prix de cette boisson si prisée flambe-t-il autant ?
Pourquoi le prix du café explose-t-il ?
Le café : une boisson devenue un luxe ?
Au réveil, après un repas ou lors d’une pause, le café est devenu un rituel universel. Pourtant, cette boisson pourrait bientôt devenir un produit de luxe. Le prix de l’Arabica, variété représentant 70 % de la production mondiale, atteint des sommets inégalés depuis 1997. Même constat pour le Robusta, dont les cours ont atteint les 5.900 dollars la tonne en septembre dernier, comme le rapporte Europe 1. Mais pourquoi ces hausses record ? La réponse se trouve à la croisée de deux phénomènes majeurs : une demande mondiale en plein essor et les impacts du changement climatique sur la production.
Une demande qui explose dans les pays émergents Depuis plusieurs décennies, la consommation mondiale de café ne cesse de croître. Si en Amérique du Nord et en Europe, l'augmentation reste modérée, l'essor est spectaculaire dans les pays émergents. En Chine, par exemple, la consommation a bondi de 40 % entre 2019 et 2023. Les Philippines affichent une hausse de 13 %, tandis que le Canada suit de près avec +10 % sur la même période. Cet engouement s’explique par l’émergence de classes moyennes, pour qui le café symbolise un certain mode de vie moderne et urbain. L’évolution des habitudes alimentaires joue également un rôle clé. Le café n’est plus seulement une boisson chaude : il se décline en capsules, cafés glacés ou aromatisés, séduisant ainsi de nouveaux publics. La multiplication des chaînes internationales de coffee shops a aussi favorisé cette démocratisation. Mais cette popularité croissante met une pression supplémentaire sur une production déjà fragilisée.
Le climat, un défi majeur pour les producteurs
Le changement climatique bouleverse profondément la production de café. Au Brésil, premier producteur mondial, les pluies tardives de 2024 ont compromis la récolte d'Arabica. Les prévisions initiales de 70 millions de sacs ont été revues à la baisse, atteignant seulement 66 millions. Ces variations climatiques perturbent l’ensemble de la filière et accentuent la volatilité des prix sur les marchés mondiaux. En Colombie, autre géant du secteur, le phénomène climatique El Niño a également réduit les rendements. Ces aléas, de plus en plus fréquents, affectent directement les producteurs, mais aussi les consommateurs, confrontés à des prix en constante augmentation.
Le Vietnam, deuxième exportateur mondial, n’échappe pas à ces bouleversements. Une sécheresse exceptionnelle a réduit de moitié sa production cet été. Pour faire face à ces défis, les pays du G7 ont récemment annoncé la création d’un fonds mondial de soutien à l’industrie du café. Ce programme pilote sera testé en Afrique avant de s’étendre à d’autres régions, comme l’Amérique du Sud et l’Asie.